Aouuuuh ! En Finlande, la chasse aux loups est ouverte

En Finlande, les loups n’existent pas que dans les livres pour enfants mais peuplent les forêts. Dans les zones rurales, la peur du loup est encore vivace et certains habitants craignent pour leurs troupeaux. Pour mettre fin au braconnage, les autorités finlandaises ont autorisé ce weekend la chasse aux loups. Mais les écologistes s’y opposent fermement. 

Les loups gris créent la polémique depuis plusieurs années en Finlande. D’un côté, les écologistes veulent protéger cette espèce. De l’autre, les éleveurs et les habitants des zones rurales veulent se débarrasser d’animaux qui mettent en péril leurs troupeaux. Pour décourager le braconnage, le gouvernement finlandais a autorisé la chasse ce weekend et jusqu’au 21 février. Le but est de tuer environ 50 loups gris sur les 250 répertoriés dans la région, soit près de 20 % de la population.

L’abattage est mené par des chasseurs autorisés qui doivent respecter des quotas par région. La première victime est tombée samedi dans l’est du pays.

La peur du loup encore bien vivace

Entre 2007 et 2015, la chasse avait été interdite, à la suite d’une décision de la Commission européenne.

Mais dans les campagnes, même si les attaques sur l’homme sont très rares, la peur du loup prend parfois le dessus et certains parents n’osent plus laisser sortir leurs enfants. En Finlande, la chasse est fortement ancrée dans les traditions : près de 300.000 permis individuels y sont délivrés chaque année.

Pour ces raisons, l’interdiction n’avait pas été acceptée par tous de bon cœur. Et en 2013, un groupe d’habitants de Perho, une commune rurale de l’ouest, avait cédé à la colère et avait tué trois loups de sang froid. Douze personnes avaient été poursuivies et reconnues coupables.

Cet incident n’est pas un cas isolé : depuis le début de l’interdiction, le braconnage s’est répandu à grande échelle et le nombre de loups a fortement diminué. De 250 à 300 en 2007, ils ne sont plus qu’entre 120 et 135 en 2013. L’interdiction a donc eu l’effet inverse à celui espéré.

Polémique

Face à ce constat, la Finlande a ré-autorisé l’abattage encadré des loups en 2015 et les meutes se sont reconstituées. Mais les associations de défense de la faune craignent que la chasse n’entraîne un appauvrissement génétique de l’espèce. Mari Nyyssola-Kiisla, directrice du programme de défense du loup au sein de la Ligue finlandaise pour la nature, affirme que  » la population devrait être au moins deux fois plus importante pour assurer sa vigueur génétique  » .

La Ligue finlandaise pour la nature s’inquiète aussi d’une surévaluation du nombre de loups due  » à la relative chaleur du début de l’hiver et à l’absence de neige qui a rendu leur recensement difficile « .

Une pétition en ligne contre l’abattage des loups avait d’ailleurs récolté près de 90.000 signatures. Pour les signataires, il faut avant tout éduquer les gens et leur faire prendre conscience de l’importance des loups pour maintenir la biodiversité.  » Les loups enrayent le nombre d’animaux vieux et malades. Si les loups disparaissent, des centaines d’autres animaux seront affectés. Les loups ne mangent pas tout de leur proie et ce qu’ils laissent derrière eux nourrit d’innombrables mammifères et oiseaux  » , défendent-ils.

EPA
Sources : RTL info, The Guardian
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