Alors que l’Europe ferme la route des Balkans, les migrants trouvent un autre chemin

Alors que les politiques européens cherchent actuellement une solution à le crise des migrants et un moyen de désengorger la Grèce tout en gardant la route des Balkans fermée, les migrants, eux, n’ont pas attendu la solution pour trouver une route alternative. 

Cette semaine, le président polonais du Conseil européen, Donald Tusk, a lancé un appel « insistant » à tous les migrants économiques afin qu’ils ne viennent plus en Europe. « Ne croyez pas ce que vous disent les passeurs. Ne risquez pas votre vie ni votre argent », ajoute-t-il. L’Union européenne a signé un accord important avec la Turquie dans le dossier des réfugiés. Ankara affirme que le pays est prêt à reprendre tous les réfugiés non-syriens qui mettent un pied sur les îles grecques. À côté de cela, la Turquie a également un plan pour renforcer la lutte contre les passeurs qui aident les réfugiés à traverser la mer.

Cela a été annoncé en grande pompe. Mais, l’Europe ne doit pas s’attendre à des miracles de la part de la Turquie par rapport à la réduction du nombre de réfugiés. Ce serait une erreur de penser que la Turquie est le bureau de police de l’Europe », a déclaré Murtaza Yetis, l’homme derrière les négociations de l’UE dans la crise des réfugiés.

« La Turquie travaille dur, mais son but n’est pas de rendre la vie en Europe plus confortable. Notre objectif principal est d’aborder les raisons qui se trouvent derrière cette crise. Pour nous, c’est plus important que de faire baisser le nombre de réfugiés qui débarquent en Europe », ajoute Yetis.

C’est une autre version que nous entendons du côté européen. Fin novembre de l’année dernière, l’UE et la Turquie s’étaient mises d’accord concernant la crise des réfugiés. L’Europe avait donné trois milliards d’euros à la Turquie et cette dernière devait en échange améliorer les conditions de vie des réfugiés pour qu’ils restent dans le pays.

Pas la même longueur d’onde

« Le problème n’est pas résolu », dit Yetis. Je ne trouve pas ça correct de dire: nous vous avons donné de l’argent pour que vous arrêtiez l’afflux de réfugiés. C’est une énorme erreur d’attendre que ça se résolve avec trois milliards d’euros. La Turquie a, à elle seule, déjà consacré trois fois plus d’argent à l’accueil des réfugiés dans son pays que toute l’UE . »

Et encore une fois, la Turquie et l’UE ne sont pas sur la même longueur d’onde. Jeudi, le Premier ministre néerlandais, Rutte, a déclaré que « la Turquie doit veiller à ce que le nombre de migrants qui atteignent la Grèce soit nul. » Plus tôt cette semaine, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a demandé que la Turquie s’occupe d’une diminution « claire et significative » de l’afflux de réfugiés.

Direction l’Italie alors

Sur Facebook et WhatsApp, plusieurs routes alternatives sont déjà discutées. Ces routes contournent les blocus et les frontières fermées. Selon le ministre de l’Intérieur italien, les passeurs offrent désormais aux réfugiés un ticket pour l’Italie. Pour 6.000 à 7.000 euros par personnes, ils peuvent les transporter par bateau en Italie.

Le trajet total dure deux heures, dans les bateaux en caoutchouc les plus rapides. Les passeurs offrent aussi des tours en bateau depuis le Montenegro, un autre route connue pour les drogues.

Summer is coming

Les Italiens se rendent déjà compte qu’à l’avenir, des milliers de réfugiés vont arriver sur leur territoire. Jusqu’ici, ça n’était pas vraiment un problème pour le gouvernement italien parce que les demandeurs d’asile ne restaient jamais bien longtemps dans le pays.

Mais entre-temps, l’Autriche a fermé ses frontières. Même les français ont renforcé les contrôles de leurs frontières. Et les Italiens risquent donc d’être coincés avec un nombre important de réfugiés. De plus, d’ici un mois ou deux, d’autres réfugiés du nord de l’Afrique tenteront de rejoindre la Sicile. Pour l’instant, la mer est beaucoup trop dangereuse, mais quand l’été arrivera, les passeurs reviendront à la charge.

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