Acheter une maison va-t-il devenir impossible si tu ne disposes pas d’un capital de départ?

Le boss de KBC est inquiet, rapporte l’Echo. Il pense que les prêts hypothécaires à taux bas font courir un risque au secteur bancaire. Il prône donc une solution radicale: limiter ces prêts à un pourcentage de la valeur d’achat du bien immobilier. Tu peux comprendre: pas de capital de départ, pas d’emprunt à taux intéressant.

En marge de la présentation des bons résultats de la banque KBC, le CEO Johan Thijs a tiré la sonnette d’alarme sur le marché des prêts hypothécaires. Pour éviter une instabilité qui mettrait en danger les banques, il voit deux solutions: soit augmenter les fonds propres des banques pour qu’elles continuent à prêter, soit obliger les emprunteurs à disposer d’un capital plus important.

Cela signifie que ton emprunt dépendra de l’argent que tu peux mettre au départ. On parle d’une quotité de 80%. C’est-à-dire que pour acheter un bien, tu devras disposer de 20% du prix d’achat de ce bien. La banque te prêtera elle les 80% restants.

75.000 euros

Il faut toutefois préciser d’emblée que l’acheteur d’un bien immobilier doit assumer les frais de notaire ou les droits d’enregistrement (maison neuve). Donc concrètement, il faut plutôt bénéficier de 30% du prix d’achat du bien immobilier. Pour une maison à 250.000 euros, cela veut dire que tu devras disposer de 75.000 euros.

Très peu de jeunes peuvent disposer d’un tel montant de départ. Cela veut-il dire que plus personne ou presque ne pourra acheter de maison? Non bien sûr, sinon c’est tout simplement l’explosion du marché. Les jeunes devront se rabattre sur des emprunts hypothécaires aux taux d’intérêt beaucoup moins avantageux (plutôt 4% que 2% par exemple). Cela contribue à mettre en place une discrimination pour les jeunes qui n’ont pas la chance d’avoir des parents fortunés.

Moins bien lotis que chez nos voisins

Mais pourquoi le patron de la KBC fait-il une telle sortie, il s’agit d’un sujet très sensible politiquement, car il concerne beaucoup de monde? En fait les faibles taux d’intérêt mettent en danger les banques sur le long terme, par exemple pour les prêts à 20 ans à taux fixes.

Mais tout le monde ne prône pas les mêmes solutions. Ainsi pour BNP Paribas, « octroyer du crédit sur base de la capacité de remboursement et non sur base de la valeur du bien seulement permet de conserver un marché belge sain, d’éviter de créer des bulles immobilières et de tomber dans les travers que l’on a pu observer sur d’autres marchés », peut on lire dans l’Echo. Chez Belfius aussi, on se montre quelque peu rassurant: « Pour l’instant, il n’y a aucun signe de détérioration du crédit hypothécaire. »

Il faut savoir enfin que le rapport entre le prix d’achat moyen et le revenu moyen est élevé en Belgique, plus que chez nos voisins. La faute à un marché de l’immobilier dont les prix ont explosé ces dernières années.

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