À tes pronos! Parier sur un match de football stimule fortement le cerveau

C’est une grande première mondiale: une équipe de chercheurs belges s’est penchée sur les effets des paris sur des matches de football sur le cerveau. Et ses conclusions sont de bonne augure pour le Mondial, puisque le fait même de poser tes pronostics sur une rencontre stimule ton cerveau, tant dans les régions liées aux émotions qu’à celles plus analytiques.

La Coupe du monde en Russie approchant à grands pas, tu as peut-être déjà prévu avec tes potes de lancer vos paris sur chaque match. Il faut dire que cela met du piment dans la soirée, c’est stressant et excitant à la fois. Que tu mettes de l’argent en jeu ou non. Eh bien, bonne nouvelle, la science vient de prouver que le fait même de faire tes pronos stimule ton cerveau.

C’est ce qui ressort d’une étude d’un groupe de chercheurs belges de l’Université de Gand, récemment publiée dans la revue Cognitive, Affective & Behavioral Neuroscience. Comme les sites de paris sportifs n’ont jamais été aussi nombreux et faciles d’accès, les chercheurs ont voulu se pencher sur les effets du jeu sur le cerveau. « Notre approche n’était pas de travailler sur l’addiction, que nous ne nions pas, mais sur les stimulations cérébrales du supporter une fois qu’il a pris la décision de parier”, souligne pour La Dernière Heure Damien Brevers, chargé de recherche au Fonds de la recherche scientifique (FNRS) ainsi qu’à l’Institut neurosciences de l’ULB et auteur principal de l’étude.

Des émotions plus fortes

Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont fait appel à 42 volontaires fans de football. Ceux-ci ont été exposés à des images et résumés de matchs sur lesquels ils n’avaient pas parié, et puis sur lesquels ils avaient parié au préalable. Les participants ont ensuite tous passé un scanner à l’hôpital universitaire de Gand, afin de mesurer leurs activités cérébrales de façon précise.

« On a découvert que les événements sportifs avec possibilité de pari induisaient une activation cérébrale plus élevée, une activité accrue du cortex insulaire et une connectivité fonctionnelle que les événements sportifs sans possibilité de pari », constate l’étude. Et lorsque l’on y croit, les effets sont d’autant plus positifs. « Les paris avec plus de confiance en l’équipe gagnante entraînaient de plus grandes activations cérébrales dans les régions impliquées dans la prise de décision (le cortex orbitofrontal), le contrôle inhibiteur (le gyrus frontal moyen et supérieur) et le traitement d’une récompense (le striatum ventral et dorsal)”, poursuit la recherche.

Mémoire, analyse et réflexion

Mais il n’y a pas que les dimensions émotionnelles et passionnelles qui sont en jeu. “On a également remarqué que d’autres zones du cerveau étaient activées, comme celle liée à la mémoire. Car la personne va faire appel à d’anciens scores et à des événements passés pour juger de sa volonté de miser sur une équipe ou non”, ajoute Damien Brevers, interrogé par le quotidien. “La personne va réfléchir davantage quand elle va décider de parier sur un match, par exemple en optant pour une rencontre où une plus petite équipe est engagée, comme Benevento ou Eupen chez nous. Elle va faire appel à des capacités intellectuelles et d’analyse plus importante”.

Mais attention, comme le pari libère une bonne quantité d’adrénaline, qui s’assimile à un véritable cocktail de plaisir pour le cerveau et le corps entier, le danger n’est jamais loin de tomber dans l’addiction. Fais gaffe donc aux dérives, il faut que cela reste un jeu occasionnel, et pas une activité quotidienne!

Sur ce, bon Mondial!

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