À gauche toute! Le PS s’écroule à Charleroi et Liège au profit du PTB, mais le MR n’en bénéficie pas vraiment

À un an des élections communales, deux constantes semblent se confirmer: le PTB prend le pouvoir, là où le PS le lâche. Paul Magnette (PS), bourgmestre de Charleroi, et Willy Demeyer (PS), bourgmestre de Liège, peuvent déjà commencer à paniquer. Le PS perd la moitié de ses voix à Charleroi et s’écrase à la troisième place à Liège, derrière le MR.

Le sondage du début de l’été, qui concluait une séquence cauchemardesque pour le PS (Publifin, Samusocial, ISPCC) et confirmait la bonne santé du PTB pour les élections législatives de 2019, semble se renforcer.

Le PS craque…

Le baromètre Sudpresse-RTLInfo-iVOX s’est intéressé aux élections communales cette fois, dans les deux plus grandes villes wallonnes. Et tout baigne pour Raoul Hedebouw et ses troupes: à Charleroi, le Parti du Travail de Belgique est en tête avec 25,4% des suffrages. Suit le PS qui a perdu la moitié de ses voix par rapport aux communales de 2012. La chute est lourde pour Paul Magnette: il passe de 47,7% à 23,4! C’est vraiment le PTB qui en récupère tous les bénéfices puisque le MR recule aussi de 4,3% (12%).

À Liège, même constat. Le PTB est largement en tête avec 28,3% des intentions de vote. Mais ici le MR (25,4%) dépasse même le PS qui perd plus de 17% (20,5%) et se retrouve en troisième position. Tant à Liège qu’à Charleroi, le cdH perd des plumes et semble avoir manqué son pari. Ecolo se stabilise vers le haut.

… mais le PTB est-il prêt?

Si le PS dégringole, on remarque toutefois que les deux principales villes wallonnes restent campées bien à gauche. La droitisation de la Wallonie n’est donc pas encore pour tout de suite, même si le MR fait dorénavant partie de l’exécutif wallon et poursuit son travail au niveau fédéral. Toutefois, une élection n’est pas l’autre, et le niveau local a ses propres particularités.

Mais que va faire le PTB? Peter Mertens a récemment fait savoir que son parti ne participerait pas au pouvoir au niveau régional ou fédéral. Outre le fait que le PTB, en pleine croissance, n’est pas prêt et ne dispose pas assez de personnel, son président ne voit pas très bien avec qui partager une coalition pour le moment.

Au niveau, communal, le PTB semble mieux armé. Mais là encore Raoul Hedebouw affirme que le PTB ne s’engagera pas à n’importe quel prix: « Nous nous opposons à une ville où la politique est guidée pour faire du bling-bling et attirer les touristes.. Avec qui pouvons-nous défendre un tel projet? Le PTB devrait alors entrer en coalition avec d’autres partis. Et donc se pose la question: avec qui? Pas avec le MR. Mais avec le PS? Et là, je dois bien vous avouer que ce n’est pas avec le PS liégeois actuel qu’on va y arriver », peut-on lire sur le site du PTB.

Hedebouw bourgmestre?

Raoul Hedebouw est-il néanmoins tenté de devenir bourgmestre de la plus grande ville du sud du pays? « Ce n’est pas ma priorité, je l’ai dit dès le départ. Le rapport de forces pour faire payer les plus riches, pour plus de justice globale, c’est surtout au niveau fédéral. Donc, ma priorité personnelle est de continuer mon combat au fédéral », explique-t-il à Sudpresse. Le message semble clair.

À Charleroi, deux nouvelles têtes veulent s’affirmer: il s’agit de Sofie Merckx, la cheffe de file, et de Germain Mugemangango le porte-parole francophone. Si la première est déjà conseillère communale, le second se tient prêt. Mais il ne veut pas que son parti connaisse « la même mésaventure qu’Ecolo au niveau fédéral, un parti qui a participé au pouvoir dès 1999 mais qui n’a pas pu réaliser son programme. »

Derrière, le néant, personne ou presque ne peut même citer un nom. Les citoyens encore moins. C’est bien beau d’arriver en tête des sondages, mais le PTB va devoir relever un sacré défi s’il veut être prêt à assumer le pouvoir au niveau communal, et plus tard, au niveau régional. Le fédéral lui restant inaccessible pour l’instant.

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