A Calais, pro et anti migrants se croisent et la situation se tend chaque jour un peu plus

Plusieurs migrants ont occupé illégalement un ferry dans le port de Calaia samedi après une manifestation. La police a dû intervenir. Les politiques somment le gouvernement français d’agir pour canaliser une situation de plus en plus tendue sur place.

Si la question des migrants agite l’Europe entière, en France elle concerne surtout la ville de Calais. La « Jungle » a été l’un des premiers camps de fortune construits par des populations qui ont tout quitté avec comme rêve de traverser la Manche. Aujourd’hui, entre 4.500 et 6.000 migrants vivraient dans la Jungle de Calais, sans compter ceux installés dans des villes aux alentours, vers Dunkerque, et qui tentent également de grimper régulièrement dans des camions au port de Calais pour rejoindre l’Angleterre.

Manifestation pro-migrants

A Calais, la situation est de plus tendue. Certains habitants se plaignent du nombre toujours plus important de migrants et d’un manque de sécurité. Et ce ne sont pas les événements de samedi qui vont calmer le jeu.

Une manifestation pacifique a été organisée dans la ville en faveur des migrants. Près de 2.000 personnes, venant de France, Grande-Bretagne ou encore d’Italie, ont défilé aux côtés de migrants pour défendre leurs causes et dénoncer leurs conditions de vie. Mais la situation a dégénéré. Une statue du général De Gaulle a été taguée d’un « Nik la France ». Des échauffourées ont éclaté avec des habitants. Des insultes et des coups ont été échangés. Le pire a été évité, puisqu’un Calaisien a été filmé en train de brandir une arme à quelques mètres seulement du rassemblement.

Un ferry occupé

A un moment donné, un groupe de plusieurs dizaines de personnes a profité d’une brèche dans la sécurité et d’un trou dans un grillage pour se faufiler sur le port. Des migrants ont alors décidé d’occuper un ferry amarré, sans passager. Un événement rarissime qui a paralysé la zone durant près de trois heures.

« Nous sommes 70 à bord, nous voulons aller en Grande Bretagne. Nous attendons de passer parce que nos familles sont en Grande Bretagne et que nous voulons les rejoindre », a notamment revendiqué l’un des Afghans présents à bord. Les négociations ont duré plusieurs heures avant que la police n’intervienne pour évacuer les migrants. 35 personnes ont été interpellées, dont 26 migrants, et 15, dont certains membres d’associations, ont été placés en garde à vue. Six migrants et deux militants alter-mondialistes seront jugés en comparution immédiate lundi pour ce « infraction au code des transports » et risque une amende et une peine de prison pouvant aller jusqu’à six mois.

Des sanctions réclamées

Ce nouvel événement a poussé plusieurs politiques à monter au créneau. « Une nouvelle fois, la preuve est faite par l’exemple que les manifestations organisées par des pseudo-défenseurs des migrants ont essentiellement pour vocation de perturber la vie économique », a accusé Natacha Bouchart, la bourgmestre de Calais, pour qui sa ville était « en état de guerre » samedi.

Xavier Bertand, le nouveau président de la région Picardie Nord-Pas-de-Calais, a demandé « des sanctions » et « une réunion de crise de tout urgence » au gouvernement. « La situation ne peut pas durer. Je suis convaincu qu’il faut enlever cette jungle, il faut tout faire pour qu’on puisse enlever ce camp de migrants qui est trop proche du port », a ajouté Jean-Marc Puissesseau, président du port de Calais, au micro de BFM TV.

Contre manifestation

Une nouvelle manifestation a eu lieu ce dimanche à Calais. Elle a rassemblé près de 2.000 personnes, dans le but de « valoriser l’image de la ville ». Aucun incident n’a été à déplorer cette fois.

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