Donald Trump va devoir attendre son investiture le 20 janvier prochain pour être officiellement nommé président des États-Unis. Mais il est pressé: le milliardaire vient de balancer dans une vidéo de quelques minutes les six premières mesures qu’il prendra durant les 100 premiers jours de son mandat. Et les Américains ne vont pas s’ennuyer.
Costard impeccable, petit drapeau américain épinglé sur la veste, ton assuré: Donald Trump est déjà dans son rôle de président des États-Unis. La vidéo balancée lundi soir et dans laquelle il expose les idées qu’il veut mettre en place dès les 100 premiers jours de son mandat avait vraiment l’air d’un discours présidentiel. Sauf qu’il ne sera pas président avant le 20 janvier prochain, jour de son investiture.
Bye-bye le TTP
Mais Trump est pressé et il risque de déjà foutre le bordel avec ces premières mesures annoncées. Il avait déjà dit qu’il n’était pas un grand fan des traités de libre-échange et il va le prouver rapidement: dans cette vidéo, il annonce ainsi qu’il va retirer les States du traité commercial transpacifique (TTP).
Ce traité a été signé en 2015 avec douze pays de l’Asie du Sud-Est (mais pas la Chine) et doit permettre de faire sauter 90 % des barrières douanières entre les pays concernés. Il doit encore être validé par le Congrès mais Trump risque donc de balancer ce traité à la poubelle car il veut en négocier d’autres à la place, qui seront plus bénéfiques pour les States selon lui et qui « ramèneront les emplois et l’industrie sur le sol américain ».
Tout un programme qui fait un peu flipper les partenaires commerciaux des Américains… Angela Merkel a par exemple concédé qu’il ne fallait pas rêver au TTIP, l’accord de libre-échange négocié depuis plusieurs années entre l’Union européenne et les États-Unis. Sans le dire directement, elle a laissé entendre qu’avec Trump au pouvoir, ça serait mission impossible d’arriver à un accord.
« Annuler les restrictions énergétiques tueuses d’emplois »
Autre point sur lequel Donald Trump va foutre le bordel: les récents accords pour limiter le réchauffement climatique. Dans sa vidéo, il annonce qu’il veut « annuler les restrictions énergétiques tueuses d’emplois ». En faisant sauter les accords limitant la production de gaz de schiste ou de pétrole, le futur président américain espère « créer plusieurs millions d’emplois bien payés » dans le domaine de l’énergie. Et tant pis si 196 pays viennent d’annoncer qu’ils feraient tout pour respecter les engagements pris à la COP21, ce qui ne va pas coller avec la politique US…
Les restes des mesures annoncées concernent d’autres thèmes chers à Trump: la lutte contre l’immigration (Trump promet d’enquêter « sur les abus des programmes de visas qui pénalisent le travailleur américain »), la sécurité nationale (qui sera renforcée avec « un plan complet destiné à protéger les infrastructures vitales de l’Amérique des cyber-attaques, et de toutes les autres formes d’attaques »), et la « réforme » de la classe politique.
Le milliardaire promet ainsi de « faire le ménage » à Washington, par exemple en interdisant à toutes les personnes quittant l’administration de rejoindre un lobby pendant cinq ans. Enfin, il a promis de « simplifier la réglementation »: dès qu’une nouvelle réglementation sera votée par l’administration Trump, deux anciennes devront disparaître. Et vu tous les projets balancés par Trump durant sa campagne, il risque d’y avoir beaucoup de changements aux États-Unis s’il tient ses promesses.