« Il les cheveux bouclés, la peau mate, il parle avec un accent, écrit des trucs bizarres et il s’en fout quand je lui cause: ce mec doit être un terroriste! » Voilà ce qu’a dû se dire une passagère d’un vol aux États-Unis sur son voisin. Elle l’a du coup signalé et le mec a été interrogé par la police: c’est en fait un économiste italien qui écrivait juste des formules mathématiques pour son boulot. Ou quand la paranoïa prend le pas sur la raison.
Faîtes gaffe quand vous prenez l’avion: le moindre de vos faits et gestes peut être considéré comme suspect. C’est un peu ce qui s’est passé pour Guido Menzio, qui voulait juste prendre un vol American Airlines pour rallier Syracuse depuis Philadelphie. Il a réussi à faire ce voyage, mais seulement après avoir été interrogé par la police.
Une voisine parano
La faute à une voisine un peu trop parano. Elle l’a vu écrire des trucs bizarres quand elle était assise à côte de lui. Et quand elle a tenté de lui parler, elle a remarqué son accent. Bref, pour elle c’était louche.
Elle a alors prétexté d’être malade pour pouvoir sortir de l’avion alors que l’embarquement était terminé. Elle a avoué ensuite aux autorités qu’elle avait peur de son voisin, qu’il pouvait être un terroriste, et que c’était pour ça quelle avait fait semblant d’être malade.
« L’Amérique de Trump est déjà là »
Guido Menzio a du coup dû sortir de l’avion à son tour pour être interrogé par la police. Il a un peu halluciné et a expliqué que c’était juste des formules mathématiques qu’il écrivait. Normal: cet Italien est économiste et donne des cours à l’université de Philadelphie, ça fait partie de son job en fait.
Il a dû prouver que ces formules mathématiques n’avait rien à voir avec un attentat, avant de pouvoir regagner sa place. Le vol, qui devait durer 41 minutes, a eu 2h de retard en tout. Et sa voisine de vol n’est jamais revenue à sa place.
Cette histoire a un peu énervé Guido Menzio, qui a publié un post Facebook avant de le supprimer. Mais Mashable, qui a contacté l’économiste mais n’a pas réussi à avoir sa version de l’histoire, a fait une capture d’écran de ce post. « L’Amérique de Trump est déjà là », a-t-il dénoncé.
Source: Washington Post