Pas d’accord entre les pays exportateurs de pétrole: les prix sont en chute libre… et ce n’est pas une si bonne nouvelle

Aucun accord n’a été signé entre les pays exportateurs de pétrole ce dimanche. Le but de leur rencontre était de geler la production pour soutenir des prix en berne ces derniers mois. Sur fond de rivalités entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, cet échec plombe encore davantage le cours du baril de pétrole. Une bonne nouvelle pour notre portefeuille? Sans doute mais après…

Les grands producteurs exportateurs de pétrole (Opep), réunis au Qatar ce dimanche, ont échoué dans leurs négociations. L’Arabie Saoudite et la Russie en tête voulaient se mettre d’accord sur un gel de la production de pétrole pour mieux contrôler les prix en chute libre. Comment? En limitant l’offre et donc la surproduction actuelle qui implicitement fait augmenter les prix du baril. Pour cela, les membres de l’Opep désiraient ralentir la production de pétrole à ses niveaux de janvier et ce jusqu’en octobre.

La rivalité entre l’Arabie Saoudite et l’Iran a plombé l’ambiance

Petit souci, les rivalités entre l’Arabie Saoudite et l’Iran ont fait capoter l’accord. Pourquoi? Et bien parce que l’Arabie Saoudite a posé comme condition « la participation de tous les pays de l’Opep, dont l’Iran, à l’accord », selon des propos rapportés à l’agence de presse russe Ria-Novosti. Or l’Iran compte bien bénéficier des levées partielles du blocus international dont elle faisait l’objet. En ce compris, la vente de son or noir. L’Iran a donc quitté la réunion, laissant les autres pays négocier seuls. Mais sans l’Iran cet accord n’avait plus beaucoup de raison d’être. Après des heures de négociations, le Ministre de l’Énergie du Qatar a donc indiqué qu’il leur fallait « plus de temps ».

Bref, aujourd’hui, comme on pouvait s’y attendre, les marchés ne répondent pas au mieux! Le baril de pétrole a chuté de 5% pour descendre en dessous des 40$, soit environ 35€. On rappellera ici qu’une des causes des baisses successives des prix du pétrole est à attribuer aux Etats-Unis, devenus indépendants . L’énergie qu’ils ont extrait du schiste dans la dernière décennie est souvent avancé comme la principale cause de cette offre abondante de pétrole sur la planète… et donc des prix à la baisse qui en découlent.

La dette globale de l’énergie comme menace sur l’économie mondiale

Toute cette histoire a évidemment un effet désastreux sur les finances publiques des pays de l’Opep. Eux, qui ont déjà tant de mal à diversifier leur économie. Un pays comme l’Angola a d’ores et déjà demandé de l’aide au FMI (Fond Monétaire International) pour compenser les pertes provenant de la chute du prix du baril.

Conséquence indirecte: un endettement monstrueux des grands groupes pétroliers et gaziers voit le jour. D’après les chiffres de la banque américaine Well’s Fargo indiqués par The Economist, une dette de 2.500 milliards de dollars ferait peser ainsi sur l’économie financière mondiale… « un risque majeur ». Sans blague!

En quoi ça me concerne?

Mais pourquoi ça nous toucherait, nous? Et bien parce que malgré le petit bénéfice que l’on pourrait obtenir à la pompe, cette dette pourrait avoir des répercussions bien plus importantes pour l’économie dans son ensemble. Comme nous le rappelle The Economist, cette dette globale de l’énergie de 2.5000 milliards ne se trouve que pour 5% dans le bilan des trois grandes banques américaines. La grande majorité est en fait cachée dans de petites banques réparties sur l’ensemble du globe. La faillite d’une de ces banques pourraient avoir des conséquences en chaîne au niveau mondial. Et ça, c’est beaucoup moins rassurant que les quelques euros que vous pourrez récupérer en faisant votre plein.

Source: La Libre et la BBC

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