Deux manifestations défendant des causes opposées ont lieu aujourd’hui dans les rues de la capitale belge. À 14h30, une marche réclamant l’interdiction de l’avortement commence devant le palais de Justice. Une heure et demi plus tôt, une autre manifestation dénonçant l’existence de cette marche « sexiste, homophobe et liberticide » commence dans le centre de Bruxelles.
En 2019, il y a encore des gens en Belgique qui estiment que l’avortement est un crime. Ce sont des groupes d’obédience religieuse qui se proclament « pro-vie » mais qui, par leur discours et leurs actes, militent pour des lois qui s’approprient le corps des femmes. Et ces militants organisent ce dimanche 31 mars, pour la dixième année consécutive, une marche anti-avortement dans Bruxelles.
« Pour qu’ils vivent, marchons! », proclame le groupe March for Life Brussels, opposé à l’avortement et à l’euthanasie. « Nous marchons pour un meilleur accueil et une meilleure compréhension du handicap, de la vulnérabilité et de la dépendance. Parce que chaque vie mérite d’être vécue et que chaque Homme est digne de vivre », poursuivent les organisateurs.
Pour défendre ces idées, les militants ont donné rendez-vous à ceux qui adhèrent à leurs idées sur la place Poelaert, devant le palais de Justice de Bruxelles, à 14h30.
« Mon corps, mon choix, ma liberté »
Pour dénoncer la présence de cette marche, le Collecti.e.f 8 maars organise une contre-manifestation à 1.200 mètres de là. La marche « Touche pas à l’IVG » démarre à 13h et elle rappelle que « nos vies, nos corps et nos désirs nous appartiennent ». Le collectif féministe estime que la « marche pour la vie » est un « danger pour les femmes » et qu’elle porte des « revendications sexistes, homophobes et liberticides ».
« Touche pas à l’IVG » entend non seulement dénoncer l’existence du mouvement anti-avortement mais surtout se faire entendre au niveau législatif. Alors que de nombreux pays font de grand pas en faveur de l’IVG, comme l’Irlande dernièrement, la Belgique reste encore très conservatrice sur la question.
En octobre 2018, l’avortement est passé du code pénal au code civil. Mais concrètement, relève le collectif féministe, cela « n’a rien changé aux conditions d’accès à l’IVG et à sa potentielle criminalisation. En effet, le texte n’a été que peu modifié, à part la suppression de l’état de détresse. Ni les sanctions pénales de prison n’ont été amendées, ni le délai dit « de réflexion » de 6 jours, ni le nombre de semaines de grossesse maximum, ni l’obligation de parler des « alternatives à l’avortement (adoption) » n’ont été modifiés. »
Revendications des pro-IVG
- « Nous refusons toute forme de contrôle du corps des femmes
- Nous exigeons que toutes les femmes, quel que soit leur statut, aient un accès gratuit à l’avortement.
- Nous exigeons que l’avortement ne comprenne aucune sanction pénale et se réalise sans aucune condition ni restriction (délai de réflexion, nombre de semaines, objection de conscience…)
- Nous voulons un accès gratuit à la contraception, au remboursement des traitements des médicaments prescrits. »
Participants
Ce dimanche, à 13 heures, la marche pour la défense du droit à l’avortement comptait 389 participants et 1.500 personnes intéressés. L’événement de la marche « pro-vie » attendait 246 participants et 429 intéressés.