Jeudi soir, dans une salle d’audience pleine à craquer, le procureur du tribunal correctionnel de Créteil a requis 1 an de prison avec sursis contre Booba et Kaaris, « le deux bourgeois du clash ». Les deux rappeurs doivent désormais attendre le verdict final qui sera rendu le 9 octobre prochain.
Jeudi soir au tribunal correctionnel de Créteil, c’était la suite du « procès évènement » français: celui de Booba et Kaaris après à leur rixe à l’aéroport d’Orly. Devant une salle pleine à craquer de fans, de proches des rappeurs et de curieux, le procureur a requis une peine d’un an de prison avec sursis à l’encontre des « petits-bourgeois du clash ». Ainsi, le procureur n’a pas voulu faire de différences entre les deux camps qui se rejettent toujours la responsabilité de la bagarre. Pour les membres des deux clans impliqués dans la rixe, le procureur a requis des peines allant de de six mois de prison avec sursis à dix mois de prison ferme pour ceux étant en état de récidive légale. Un seul a été relâché.
« Ce qui est acquis au débat, c’est que [Booba] a porté le premier coup. Mais aussi que c’est [Kaaris] qui est allé à son contact pour engager l’altercation » a justifié le procureur avant de conclure en comparant les deux stars de petits-bourgeois du clash (…) qui n’assument pas et offrent un spectacle indigne. » Désormais, Booba et Kaaris doivent attendre le 9 octobre prochain pour connaitre le verdict final. L’interdiction de quitter la France a été levée, Booba va donc pouvoir patienter à Miami avec sa famille.
#Booba #Kaaris : Vu les questions, un peu de pédagogie :
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 6 septembre 2018
– 12 mois avec sursis, c’est la peine réclamée par le procureur. Le tribunal peut le suivre, ou pas. Décider d’une peine plus lourde ou moins lourde.
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Question de responsabilité
Pendant deux longues heures, le tribunal a tenté de décortiquer chaque image de vidéosurveillance pour tenter de déterminer qui avait déclenché la bagarre. Mais c’est mission impossible. Quand Booba se présente à la barre, il refuse d’admettre qu’il a porté le premier coup. Il explique qu’il s’attendait à une bagarre mais que ce n’est pas lui qui a commencé. « Ce jour-là, je vois que [Kaaris] est dans l’aéroport. Je m’attends à une attaque vu qu’il a fait une vidéo où il promet de boire mon sang et de briser mes os. Moi, je cherche à aller prendre mon avion. Éventuellement, si je dois me battre, je me défendrais. Mais je ne vais pas à l’attaque… » a-t-il déclaré.
Pourtant, on voit bien Booba lâcher le premier coup sur Kaaris. L’avocat de ce dernier saute sur l’occasion: « Mais, le premier coup de pied, c’est bien vous qui le donnez, non ? » demande-t-il au « Duc de Boulogne ». Ce à quoi il répond: « Le premier coup, je ne le touche pas. C’est un coup d’intimidation, un coup sans conviction pour lui faire peur. Parce que je me suis senti encerclé… »
Si Booba inflige le premier coup, c’est bien Kaaris qui a été le premier à aller au contact de son rival. Le principal intéressé a donc pu se défendre: « J’étais assis. Il arrive et me dit « Lève toi salope ! ». Je me lève pour savoir pourquoi il a dit ça. J’étais choqué… » a-t-il déclaré avant de conclure en invoquant la légitime défense: « Je me lève, c’est une erreur. Mais je me lève parce que prendre des coups assis, c’est plus grave que prendre des coups debout. »
#Booba #Kaaris : Alors qu'on aborde l'examen de personnalité des prévenus, ce qu'on peut retenir à 21h30 :
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 6 septembre 2018
– Chaque camp rejette la faute sur l'autre.
– Kaaris a présenté des excuses, Booba, non.
– Gato do Bato s'appelle en fait Daniel Toussaint.
… L'audience se poursuit.
Procès ou concert?
Ce procès a plus des airs de concert qu’autre chose. La salle était réellement comble, remplie de (jeunes) fans affichant fièrement leur couleur: team Kaaris ou team Booba. Malgré le contexte, les deux rappeurs sont restés très calmes et n’ont pas essayé de faire le spectacle pour régaler les spectateurs. Booba, lui, a gardé son air provocateur en discutant avec la dessinatrice de presse et en répondant sèchement aux avocats adverses.
Kaaris, lui, vêtu d’une chemise blanche immaculée, a opté pour l’apaisement en coopérant le plus possible et en présentant directement ses excuses: « Ce qui s’est passé, c’est pas bon… Je regrette. Je présente mes excuses à toutes les personnes qui ont été heurtées par les images. Mais ça fait cinq ans que ça dure cette histoire. Quand on voit les piques sur Internet qu’il lançait… » Dans tous les cas, les deux rappeurs savent désormais à quoi s’attendre concernant leur peine. Le verdict final sera donc donné le 9 octobre prochain. Si ce feuilleton te passionne profites-en car il est bientôt fini.
#Booba #Kaaris A un peu moins d'une heure du début de l'audience, il y a déjà beaucoup de monde dans le hall du tribunal. On retrouve surtout des fans de Booba venus pour le soutenir, comme Elodie. pic.twitter.com/hIglct7L30
— Kocila Makdeche (@KocilaMakd) 6 septembre 2018