Un juge américain a provisoirement suspendu l’autorisation d’imprimer des armes en 3D aux États-Unis. Une entreprise assure avoir pourtant déjà mis en ligne les plans pour construire cette arme indétectable et intraçable, car la loi américaine l’y autorisait jusqu’à présent. Flippant…
« L’âge des armes téléchargeables commence réellement »: c’est ce que promettent Cody Wilson et Defense Distributed, une association non lucrative qui permet la fabrication d’armes. Cody Wilson, c’est le mec à qui l’on doit le projet dingue de l’impression d’armes à feu… en 3D.
Un projet autorisé par le gouvernement américain après un long feuilleton judiciaire (foutue « liberté d’expression« …) qui devait entrer en vigueur le 1er août: à cette date, les plans pour faire sa propre arme 3D devaient être disponibles pour tout le monde. Sauf que celui-ci va être reporté voire annuler.
Saisi par les procureurs de huit États américains, un tribunal fédéral de Seattle a suspendu cette autorisation d’imprimer des armes à feu en 3D. Une nouvelle audience est prévue le 10 août mais logiquement, d’ici-là, Defense Distributed n’a pas le droit de mettre en ligne les plans pour permettre aux gens de se faire OKLM une arme à feu en 3D chez eux. Mais petit souci: Cody Wilson a assuré que les plans étaient déjà en ligne depuis le 27 juillet et ceux-ci auraient déjà été téléchargés des milliers de fois selon The Wired…
« Pas beaucoup de sens » selon Trump
Et c’est plutôt flippant. Car on parle ici d’une arme en 3D mais qui fonctionne comme un arme normale, tout simplement intraçable (car pas de numéro de série) par les autorités (comment savoir qui en a fabriqué une sur une imprimante 3D?), et surtout indétectable: une personne se baladant avec un flingue en plastique ne fera pas sonner les portiques de sécurité dans un aéroport par exemple… De plus, n’importe qui peut décider de s’en faire une: des ados, des repris de justice, des personnes pourtant interdites d’avoir une arme… Pour certains observateurs, ces armes en plastique seraient de toute façon trop fragiles et il est difficile d’imaginer qu’elles déferlent sur le marché en raison du coût d’une imprimante 3D…
Mais quand même. Le cadre légal autour de ces armes en 3D est pour l’instant très flou. Même Donald Trump, qui a pourtant un avis sur tout, semble un peu déstabilisé devant ces armes: « Je suis en train de regarder ces armes en plastique faites en 3D et vendues au public. J’en ai déjà parlé à la NRA. Ça n’a pas l’air d’avoir beaucoup de sens », a tweeté le président américain (voir ci-contre). Sans que l’on sache vraiment ce que cela signifie et si Trump pourrait revenir en arrière sous la pression populaire, dans un pays où 30.000 personnes meurent chaque année à cause d’une arme à feu…
I am looking into 3-D Plastic Guns being sold to the public. Already spoke to NRA, doesn’t seem to make much sense!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 31 juillet 2018