Cette fois, il ne s’agit plus de dates de péremption ou de présence de viandes impropres à la consommation mais de fraude à l’étiquetage. La société Debaenst aurait vendu de la viande de boeuf française au groupe Lidl en la faisant passer pour du blanc bleu belge.
Veviba jouait sur les dates et les catégories de viande, Debaenst triche sur les marques. La société d’abattage bastognarde vendait des produits non conformes et potentiellement dangereux, les abattoirs de Mouscron auraient triché sur la provenance de leur viande vendue, rapporte L’Écho ce vendredi.
La société Debaenst a essayé de refourguer de la viande de boeuf française au groupe Lidl en la faisant passer pour du blanc bleu belge et ce dernier n’en a pas voulu. La chaîne de supermarché a donc rompu son contrat après un audit en 2012.
« Nous avons réalisé un audit sur place à Mouscron. Le problème portait sur le type de race de viande: on nous a présenté une race pour une autre. Ensuite, nous avons retiré les produits concernés de nos magasins et mis un terme à notre coopération avec cette société », a confirmé un porte-parole de Lidl au journal économique.
Source interne
L’info a fuité en octobre 2012: une source interne a prévenu les clients Colruyt et Lidl de la fraude en cours. Lidl a alors lancé une enquête pour connaître l’origine de la viande avant de mettre un terme à sa collaboration. Colruyt ne se serait pas senti concerné car il ferait la découpe lui-même dans ses propres installations.
« Nous avons eu une discussion sur le blanc bleu belge et la couleur de peau (des bovins, ndlr). Ils voulaient avoir uniquement des bêtes de race blanc bleu belge et ont argué qu’il y avait d’autres couleurs dans le lot », explique Kurt Debaenst, le CEO de la société d’abattage. Pour lui, ce n’était pas un problème car la notion de blanc bleu belge ne se limite pas à une seule couleur. Il évoque notamment les taureaux noirs.
Pour l’Afsca, l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire, ce désaccord datant d’il y a cinq ans est de l’histoire ancienne. L’agence semble avoir oublié l’existence de cette dissension. Sur le site de l’Afsca, par contre, aucune trace d’un rappel de viande n’a été enregistrée à cette période, souligne L’Écho. L’Afsca aurait-elle jugé cette discorde anodine?