L’Américain Gus Kenworthy n’aura pas réussi à ramener une médaille dans l’épreuve de slopestyle en ski acrobatique aux JO d’hiver de Pyeongchang comme il y a 4 ans. Mais cette fois, il a osé embrasser son petit ami devant les caméras de télévision. Et cette scène fait depuis le tour du monde.
Il est rare que les athlètes homosexuels partagent un moment avec leur compagne/compagnon devant les caméras de télévision. Ou assument même de faire leur coming-out. Et ce quelque soit leur discipline. C’est dire si le baiser échangé par Gus Kenworthy et son compagnon Matthew Wilkas en direct à la télévision lors des JO d’hiver de Pyeongchang pourrait marquer l’histoire.
« J’avais trop peur de le faire » à Sotchi
L’homosexualité de Kenworthy n’est pas un secret, ni un tabou. Il est devenu l’un des porte-drapeaux de la communauté LGTB aux États-Unis depuis son coming-out en 2015. Il y a quatre ans, aux JO de Sotchi, il n’avait pas encore osé afficher au grand jour sa sexualité et l’avait regretté. Cette fois, il n’a pas hésité à embrasser son compagnon avant de prendre le départ de son épreuve.
« Je voulais partager un baiser avec mon ami aux derniers Jeux, mais j’avais trop peur de le faire », a-t-il expliqué ensuite. « C’est un sentiment incroyable d’être à ces Jeux et de sortir en étant moi-même. Je pense que le plus important est que tout le monde puisse vivre sa vie comme il l’entend et d’être authentique et honnête. Ce n’était pas le cas à Sotchi. » Il a aussi assuré qu’il ne savait pas que son baiser était filmé en direct.
Gus Kenworthy gets a kiss on TV; day made despite finishing last https://t.co/NiW8cDZksc pic.twitter.com/bQ25GL9pB9
— NBC Chicago (@nbcchicago) 18 février 2018
Pas de médaille cette fois, mais…
« C’était le baiser le plus mignon du monde », a plaisanté Matthew Wilkas, son compagnon, ensuite. « Je pense qu’il est positif, que c’est une grande exposition, une bonne chose pour notre communauté mais aussi quelque chose comme ‘quel est le problème?' ».
Et tant pis si cette fois, Kenworthy n’a pas gagné de médaillé (il avait fini 2e à Sotchi dans cette épreuve, mais seulement 12e cette année): l’important était ailleurs. Son baiser fait le tour du monde depuis quelques heures et a rencontré un grand écho aux States notamment, et sur les réseaux sociaux.
Bizarrement, Donald Trump n’a pas réagi. Peut-être que le président américain n’a pas apprécié les récents tacles de Kenworthy adressés à son vice-président Mike Pence. Pour rappel, l’homophobie de Pence a régulièrement été dénoncée dans les médias. Ce que n’a pas oublié Kenworthy, qui s’est affiché dernièrement sur Instagramaux côtés du patineur américain Adam Rippon, également homosexuel. « Tu peux aller te rhabiller, Pence », a-t-il notamment écrit.
Le skieur a aussi expliqué qu’il ne pourrait malheureusement pas serrer la main de Pence, présent en Corée du Sud, car il s’était cassé un doigt… même si cela ne l’a pas empêché de skier dans la foulée. Un vrai héros ce Gus Kenworthy on vous dit.
My Seoul mate! So happy to have my bf, my family and some amazing friends here in Korea to cheer me on! Tomorrow's the big day (tonight for y'all in the US) and win or lose I just wanna thank you all SO much for your support and encouragement. I wouldn't be here without you. pic.twitter.com/XwqWKldwbN
— Gus Kenworthy (@guskenworthy) 17 février 2018