Sorry les flemmards du week-end: faire la grasse matinée n’est pas le top pour la santé

Mauvaise nouvelle pour tous les adeptes de la grasse matinée le week-end. Selon le docteur Alfred Flémale, pneumologue et expert en sommeil au Chirec, le fait de dormir plus tard lorsqu’on a l’habitude de se lever tôt toute la semaine perturbe le rythme de sommeil, et donc l’horloge biologique. À tel point qu’à la longue, cela peut entraîner des effets pas très joyeux sur ta santé.

C’est tentant le week-end de dormir le plus tard possible le matin, en pensant pouvoir récupérer toutes ces heures de sommeil perdues à droite et à gauche pendant la semaine. Hélas, même si le lit est la meilleure invention au monde, la grasse matinée n’est, elle, pas top pour la santé.

« La grasse matinée perturbe le rythme de sommeil« , affirme à la DH le docteur Alfred Flémale, pneumologue et chef de service du labo du sommeil au Chirec. Tout est en fait question d’habitude. « Une personne ayant pour habitude de se lever en semaine à 6 heures ne devrait pas se lever après 7 heures le week-end. Si elle se levait après 8 heures, ce serait vraiment mauvais pour son rythme de sommeil, et donc pour son métabolisme », souligne l’expert en sommeil.

Horloge interne et horloge externe

En somme, si tu as l’habitude (ou plutôt la chance) de te lever tous les jours à midi, tu peux continuer à le faire sans problème. Par contre, la grasse matinée n’est pas saine si tu as pour habitude de te lever tous les jours de la semaine très tôt.

À ce moment-là, il faut régler ton horloge interne (biologique) à l’horloge externe (ce qu’indique ton réveil). « Nous sommes tous conduits par une horloge interne. Cette horloge, propre à chacun, est très souvent inadaptée à l’horloge sociale, l’horloge externe, imposée par notre entourage et notre activité professionnelle », précise-t-il ainsi le problème. Ce décalage entre les deux horloges est appelé « jetlag social ».

Dans l’affaire, ce sont les couche-tard qui en pâtissent. « L’horloge interne de certains individus fait qu’ils ne peuvent pas s’endormir avant 2 heures du matin. Et si, pour aller travailler, ils doivent se lever à 6 heures du matin, ces individus vont accuser un déficit de sommeil qui va s’alourdir à mesure que la semaine avance », explique le docteur. Si tu fais partie de cette communauté, tu as donc envie (ou plutôt besoin) de récupérer tes heures perdues le week-end. Mais en dormant plus tard, tu décales ton horloge interne de l’horloge réelle. Et quand vient le lundi, le problème recommence dans l’autre sens: à l’heure du réveil, ton horloge interne n’est plus réglée sur l’horloge externe. Ton sommeil n’est donc pas réparateur pour ton organisme, et tu as du mal à affronter la semaine.

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Cholestérol, obésité, diabète, problème cardio-vasculaire

Au-delà de la fatigue et de la tête de déterré, le fait de dérégler ton rythme de sommeil de la sorte peut avoir des conséquences bien plus ennuyantes: cholestérol, diabète, obésité, ou encore problème cardio-vasculaire. « Pendant longtemps, ces problèmes étaient imputés au seul manque de sommeil. Aujourd’hui, les changements du rythme de sommeil, comme la grasse matinée, sont clairement pointés du doigt », avertit ainsi le médecin.

Mais alors que faut-il faire? Eh bien, il est possible d’éduquer ton horloge biologique et de la conformer à l’horloge externe, en continuant tout simplement à te mettre au lit et te lever aux mêmes heures. « Il faut garder un rythme le plus régulier possible, tout en dormant 7 à 9 heures par nuit, selon les besoins de chacun », conseille le spécialiste. Facile à dire, mais quid quand tu sors le samedi soir? « Il faudrait parvenir à ne pas rentrer après 2 heures du matin afin de ne pas trop perturber le rythme de sommeil« , suggère-t-il alors.

De même, Alfred Flémale préconise « une activité physique matinale fréquente et la pratique de la luminothérapie”, une cure de lumière qui aide ton organisme à se coller aux rythmes d’éveil et de sommeil standards et qui permet, en plus, d’éviter la dépression quand le temps est gris.

Mais rassure-toi, la sieste après le dîner n’est, elle, pas mauvaise, du moment qu’elle ne dépasse pas les 20 minutes. Tout n’est pas perdu!

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