Tu fais peut-être partie de ces gens qui préfèrent donner les vêtements qu’ils ne mettent plus aux Petits Riens, pour aider leur noble cause. Et c’est vraiment top de ta part. Mais peut-être aussi que tu hésites, car tu ne sais pas ce que tes vêtements vont devenir et à quoi ils vont servir. Heureusement, newsmonkey est là: la directrice de la communication des Petits Riens nous a tout expliqué.
Tu ne peux pas les rater: les « bulles » des Petits Riens, c’est l’idéal pour effectuer une bonne action en déposant des vêtements tout en faisant de la place dans tes armoires. Mais d’autres personnes peuvent hésiter car elles n’ont pas les réponses à leurs questions. Que vont devenir mes vêtements? Vont-ils vraiment servir à quelque chose? Odile Dayez, la responsable de la communication des Petits Riens, nous a expliqué tout ce qu’il faut savoir.
Des vêtements vendus, exportés, recyclés… ou jetés
Tout d’abord, il y a quatre « destinations » possibles pour un vêtement que tu donnes: les boutiques, pour être vendu, un pays étranger, toujours pour être vendu, un recycleur ou la poubelle, malheureusement.
« Tous les vêtements passent par le centre de tri, où l’on va choisir leur destination », détaille Odile Dayez. « Le but est de valoriser au maximum ce qu’on le reçoit. Et ce qu’on va le mieux valoriser c’est ce qu’on appelle « la crème » : c’est ce qu’on va vendre dans nos 27 boutiques en Belgique. Cela représente environ 15% des 6.000 tonnes de textile que l’on reçoit. » Et cette « crème », tu peux donc aller l’acheter ensuite dans les boutiques des Petits Riens.
Autre destination possible: un des pays étrangers partenaires des Petits Riens. « C’est ce qui n’est plus à la mode ou qu’on reçoit en très grande quantité et qu’on ne va pas pouvoir vendre en Belgique. Tout ça part à la vente à l’export, nous envoyons des containers par bateau. Cela représente 48% de ce que l’ont collecte: les vêtements vont être valorisés, mais à l’étranger ».
Il y a ensuite des vêtements qui vont être recyclés. « On les revend à des recycleurs: ce sera des ballots de matières précises, comme du coton blanc ou de couleur, de la laine… Par un exemple un t-shirt blanc homme en coton, mais qui est tâché ou déchiré, on ne peut pas le vendre. Mais comme c’est du coton, cela peut être facilement valorisé par le recyclage. Ces vêtements serviront pour faire des isolants pour les toits, des tapis, etc », précise Odile Dayez, selon qui cela représente environ « 25% des vêtements reçus » par les Petits Riens.
Enfin et malheureusement, le reste de ces vêtements (environ 11/12%) sera jeté. « Ce sont des vêtements qui sont tellement sales qu’on ne peut absolument rien en faire. Une robe de femme en matière synthétique avec une grosse tache et sur laquelle il manque des boutons, ce n’est pas mettable et en plus la matière ne peut pas être réutilisée, donc ça va finir à la poubelle. »
Pour la bonne cause
Tous ces vêtements vont permettre aux Petits Riens de financer ensuite leurs opérations. « Ce que l’on va pouvoir revendre va nous permettre de faire des bénéfices: chaque année, nous avons environ 10 millions d’euros de chiffre d’affaires, pour 1,5 million d’euros de bénéfices nets », calcule la directrice de la communication.
Elle revient aussi sur la principale mission des Petits Riens, « réintégrer durablement dans la société des personnes en précarité ». « Les bénéfices de nos ventes vont servir à financer nos projets, comme les maisons d’accueil pour les sans-abris, mais ça va aussi permettre d’engager dans nos équipes des personnes en insertion. Notre activité économique est sociale. »
Donc si tu donnes des vêtements aux Petits Riens, ne t’inquiète pas: ils serviront pour une noble cause!
Quelques conseils avant de donner tes vêtements
– Donne des vêtements qui sont « mettables ». « Il faut vraiment se poser la question : ‘Est-ce que quelqu’un, en Belgique ou ailleurs, va pouvoir porter ce vêtement ?’. Si la réponse est ‘non’, je n’irais pas le déposer », explique Odile Dayez.
– « Il faut aussi donner des vêtements propres, car on ne les nettoie pas, ça reste de la seconde main »: c’est bon à savoir, passe tes vêtements à la machine avant d’aller les déposer!
– C’est écrit sur les bulles, mais « il faut mettre les vêtements dans les sacs et fermer ces sacs. Pour les chaussures, il faut les nouer ensemble ».
– Et enfin, très important: avant de déposer tes vêtements dans une bulle (que ce soit pour les Petits Riens, Oxfam, ou autre), vérifie qu’ils serviront pour une bonne cause, si c’est ce que tu veux. « Le marché de la seconde main est devenu lucratif, même pour des acteurs privés. Il y a des nouvelles bulles qui apparaissent et viennent d’entreprises privées, qui n’ont pas du tout une mission sociale », argumente Odile Dayez. « Il faut vérifier s’il y a le label ‘solid’R‘, qui existe seulement en Wallonie, pour être sûr que les dons servent à une action sociale. »