Manuels Valls a tranché. Reniant sa parole, l’ancien Premier ministre a annoncé qu’il voterait pour Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle française. Et non pour Benoît Hamon, le candidat qui l’a battu à la primaire du PS, son parti. Un énième rebondissement dans la campagne présidentielle à moins d’un mois du premier tour.
« Moi je joue mon rôle, je dis que je voterai Emmanuel Macron parce que je ne veux prendre aucun risque dès le premier tour de l’élection présidentielle »: voilà comment Manuel Valls a annoncé ce matin sur BFM TV sa décision de voter Emmanuel Macron le 25 avril prochain, pour le premier tour de l’élection présidentielle en France.
« Un homme sans honneur »
C’est un mini-tremblement de terre dans la campagne présidentielle. Car Valls, ancien Premier ministre de François Hollande, avait promis d’apporter sa voix et son soutien à Benoît Hamon, qui l’a battu lors de la primaire du PS il y a quelques semaines. Il n’en sera rien finalement, alors que Valls avait démenti dans un premier temps une rumeur sur un possible soutien de Macron.
Cette décision confirme, s’il le fallait encore, le bordel qui règne actuellement au sein de la gauche française. Valls a donc trahi sa parole et ça a du mal à passer dans le camp Hamon. « J’avais compris qu’en gagnant la primaire, au regard du projet politique qui était le mien, ma volonté de tourner la page avec des solutions qui avaient jusqu’ici échoué, que ceux qui avaient échoué n’allaient pas me laisser faire campagne tranquillement », a lâché Hamon en apprenant cette information.
"Je pense qu'il ne faut prendre aucun risque pour la République. Donc je voterai pour Macron," officialise Valls https://t.co/vFPkgjC6qw pic.twitter.com/NVpyw6JXNx
— franceinfo (@franceinfo) 29 mars 2017
Valls appréciera le tacle, mais mérite-t-il autre chose après cette trahison? Arnaud Montebourg, autre candidat battu à la primaire PS, a enfoncé le clou sur Twitter: « Chacun sait désormais ce que vaut un engagement signé sur l’honneur d’un homme comme Manuel Valls : rien. Ce que vaut un homme sans honneur ». Bim.
Pas de Valls dans un gouvernement sous Macron
Valls tourne ici le dos à sa famille politique. Comme Emmanuel Macron avant lui. L’ancien ministre de l’Économie a décidé de la jouer solo pour cette élection en créant son parti En Marche!. Avec succès pour l’instant, puisque tous les sondages ou presque l’envoient au 2e tour de l’élection présidentielle face à Marine Le Pen.
Macron n’a toutefois pas vraiment sauté au plafond en apprenant le soutien de Valls: « Je le remercie » a-t-il déclaré sur Europe1, avant d’expliquer: « Je serai le garant du renouvellement des visages et des pratiques ». Il a ensuite confirmé que cela signifiait que Valls ne serait pas dans un possible futur gouvernement avec lui.
Il n’empêche que ce ralliement est une excellente nouvelle pour Macron, qui continue de piquer des voix et des soutiens au PS. Valls, qui incarne plutôt l’aile droite du parti socialiste, a longtemps été vu comme le seul candidat du PS capable de faire barrage à Marine Le Pen, avant de s’écrouler par manque de soutien dans son camp. Reste à espérer pour lui que Macron ne connaîtra pas le même destin de loser…
Chacun sait désormais ce que vaut un engagement signé sur l'honneur d'un homme comme Manuel Valls : rien. Ce que vaut un homme sans honneur.
— ☰ Arnaud Montebourg (@montebourg) 29 mars 2017
Ce qui est sûr, c’est que beaucoup au PS ne digèrent pas ce choix de Valls
Jusqu'au bout @manuelvalls aura été le fossoyeur de la #gauche en faisant toujours porter la responsabilité sur les autres #pompierpyromane
— Yann Galut ن (@yanngalut) 29 mars 2017
Un seul adjectif ce matin pour qualifier le comportement de Manuel Valls : minable
— Karine Berger (@Karine_Berger) 29 mars 2017
@manuelvalls tu nous fais honte.@JJBourdin_RMC
— Patrick Mennucci (@patrickmennucci) 29 mars 2017
Du côté du FN, on tacle Valls aussi
#Valls : zéro parole vis-à-vis des électeurs de la primaire. Et la confirmation que Macron c'est le Système, le bilan, la continuité.
— Florian Philippot (@f_philippot) 29 mars 2017
En fait, difficile de trouver des gens qui comprennent ce choix
C'est drôle, c'est Fillon qui rend les costumes mais c'est Valls qui retourne sa veste.
— Gaëtan Gabriele (@dmcqtv) 29 mars 2017