C’est ce qu’on appelle une grosse descente de police. 900 agents de police, rien que ça, ont débarqué à l’Artemis Club, un bordel dirigé en partie par les Hells Angels à Berlin. Ils ont arraché du lit 100 clients et 117 prostituées et ont fermé le lieu. Il ne fallait pas frauder le fisc…
On peut parler ici d’une usine de sexe. L’Artemis Club était un bordel avec plus de 100 prostituées, qui pouvaient compter entre 3 et 15 « clients » par jour. Quand la police criminelle allemande a débarqué mercredi, elle a saisi 6,4 millions d’euros en espèces, en plus de voitures ou de 12 appartements à Berlin: c’était donc une affaire qui roulait.
La plupart de ces femmes venaient d’Europe de l’Est, de Russie ou du Moyen-Orient. Selon le procureur Sjors Kampstra, ce sont les Hells Angels qui « recrutaient » ces femmes. Les Hells Angels s’octroyaient aussi le droit de profiter de leurs services gratuitement.
Sauf qu’un membre du gang de bikers aurait une fois été trop loin en molestant sa partenaire: du coup, elle est allée tout raconter à la police l’année dernière et c’est comme ça que l’Artemis Club est finalement tombé.
Comme « Al Capone »
La prostitution n’est pas illégale en Allemagne. Les prostituées peuvent même profiter de la sécurité sociale, à condition qu’elles paient des impôts.
Selon la justice, les boss de l’Artemis Club auraient toutefois exploité les prostituées, déclarées comme « travailleuses indépendantes » mais qui étaient loin de pouvoir travailler comme elles le souhaitaient puisque leurs horaires ou leurs tarifs étaient choisis par le Club.
L’Artemis Club aurait aussi fraudé le fisc en ne déclarant pas ses « employées » pour ne pas payer de cotisations sociales: on parle ici d’une fraude qui aurait rapporté jusqu’à 30 millions d’euros. Ce dossier a pris du temps car c’était difficile de prouver la fraude. Le procureur Andreas Behm a carrément évoqué une affaire à la « Al Capone », le fameux boss de la mafia arrêté pour fraude fiscale en son temps.
400.000 prostituées en Allemagne
Le timing de l’opération n’a pas été choisi au hasard. L’Artemis Club avait annoncé son intention d’ouvrir un bordel encore plus grand pas loin de l’aéroport de Schönefeld, toujours à Berlin. Un lieu stratégique: beaucoup de clients de l’Artemis Club étaient des touristes ne venant que pour le sexe. Des bus venant d’autres pays européens apportaient régulièrement des clients, qui venaient aussi par avion.
Comme la prostitution est interdite en France au Royaume-Uni ou dans les pays scandinaves, l’Allemagne est devenue une destination « sexuelle »: on compterait près de 400.000 prostituées dans le pays.
