40 km² de zones piétonnes d’ici 2040? Voici à quoi pourrait ressembler le Bruxelles de demain

Dans le cadre du Plan Régional de Développement Durable (PRDD), le Bruxelles tel qu’on le connait aujourd’hui devrait pas mal changer. Ce plan a déjà été adopté en décembre dernier mais le gouvernement bruxellois doit encore procéder à certaines négociations, et elles sont actuellement en cours. Ce plan va redessiner Bruxelles en matière d’aménagement du territoire et devra répondre aux défis démographiques, environnementaux et de mobilité. Bref, un enjeu capital!

On le sait, Bruxelles est en proie à des défis gigantesques. Notre capitale est saturée par les voitures, son piétonnier est remis en cause, et le boom démographique auquel elle devra faire face pourrait constituer un problème en termes de logement.

C’est pourquoi le PRDD entre en jeu: il s’agit d’un plan de développement durable adopté par la majorité gouvernementale composée du PS, du CDH et de Défi. Les derniers points de ce plan font l’objet de négociations en ce moment, mais la Dernière Heure a déjà pu mettre la main sur le volet consacré aux infrastructures. Des modifications sont encore possibles mais voici à quoi devrait ressembler notre capitale dans les années à venir selon la vision de la majorité socialiste.

Un quart de la ville en piétonnier d’ici 2040

Malgré les grosses difficultés pour le mettre en place, le piétonnier à de l’avenir devant lui. Un avenir radieux même puisqu’il devrait être agrandi à 25km² d’ici 2025 et à 40km² d’ici 2040, ça représente à peu près un quart du territoire bruxellois (161,4km²)!

A titre indicatif, voici les principaux endroits et axes qui pourraient bénéficier de cet immense espace réservé aux piétons: les boulevards centraux (en cours), Goulet Louise, chaussée d’Ixelles, Bois de la Cambre, rue de Luxembourg, rue Stalingrad, boulevard Saint-Lazare, chaussée de Louvain, place Flagey, rue Gray, avenue Paul Deschanel, Parvis de Saint-Gilles/rue Jourdan, Pont de Cureghem, place Communale de Molenbeek, Sablon, rue de Brabant, chaussée de Gand, rue Wayez, place du Luxembourg, place Cardinal Mercier et place Jourdan.

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Des tunnels fermés?

L’autre gros chantier en termes d’infrastructure, ce sont les tunnels. A ce propos, le plan est très clair là dessus: « Seuls les tunnels qui sont indispensables pour la fluidité du trafic ou pour une séparation du trafic motorisé des modes actifs et des lieux de résidence peuvent être maintenus. Les autres tunnels seront fermés ou transformés à partir de 2025, par exemple, en parkings souterrains, espaces de communauté, stockage…« 

Concrètement, le gouvernement envisage de supprimer la trémie George Henri, le tunnel Montgomery et le tunnel Boileau, leur entretien étant trop coûteux. Par contre, le tunnel Léopold II devrait lui toujours bénéficier d’une rénovation. Un réaménagement en surface qui doit favoriser la venue des transports publics et d’espaces publics de qualité entre Yser et la Basilique de Koekelberg.

Réduire les gros axes

On parle ici du projet Parkway qui consiste à réduire le nombre de bandes de l’E40 à l’entrée de la Région. Le but est de transformer ce bout d’E40 en un boulevard urbain. Dans le prolongement du nouveau boulevard Reyers (de Maiser à Vergote), le gouvernement veut réduire ces gabarits de type autoroutier pour les réaménager au profit de surface de qualité et de bien relier les quartiers qu’ils traversent.

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Une avenue Louise verte

Ici encore, le but de la majorité socialiste est de pouvoir joindre l’avenue Louise aux quartiers du centre de Bruxelles. Cette avenue doit devenir plus verte et plus agréable à traverser. Dans cette optique, il est question de supprimer les tunnels Vleurgat et Bailli pour en faire des parkings. Le gouvernement bruxellois prévoit aussi de rendre piétonnier (totalement ou partiellement) le Goulet Louise.

On fulmine du côté du MR

Le PRDD, vous l’imaginez, fait réagir le principal parti d’opposition: le MR. Ce sont les tunnels qui centralisent les principaux reproches.

Vincent De Wolf (MR) déplore ce matin: « À l’issue de la Commission relative à l’état des tunnels routiers, les groupes politiques – à l’unanimité – avaient décidé de mener, au sein du parlement, un débat sur l’avenir des tunnels routiers en Région bruxelloise. Je constate que le gouvernement a décidé de mettre la démocratie de côté en optant d’ores et déjà pour la fermeture d’une série de tunnels routiers, sans ré-évaluation ni concertation. C’est la politique du couperet qui est proposée aux Bruxellois ».

Le chef du groupe MR au parlement bruxellois voit dans la fermeture de ces tunnels de potentielles nouvelles difficultés pour les navetteurs, surtout au sud de la capitale. Ce qui à terme, « va accroître encore davantage l’exode des classes moyennes de la Région Bruxelloise.

Pour tout savoir du PRDD, vous pouvez télécharger le dossier complet ICI

Source: La Dernière Heure.

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