38.000 prisonniers turcs ont été libérés pour faire de la place aux putschistes

Les purges se poursuivent en Turquie après la tentative de coup d’état avortée du 15 juillet dernier. Armée, médias, justice, éducation et même le sport: ce sont toutes les structures de l’État turc qui sont passées au karcher. D’après les chiffres officiels, plus de 35.000 personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette vaste purge. Du coup, les prisons débordent de prisonniers. Mais pas de panique, Erdogan, le président turc, à trouvé une solution: libérer 38.000 autres prisonniers, qui ne sont pas mêlés au coup d’État. Simple et efficace.

Tu n’es pas Güleniste. Tu peux sortir. Voici la nouvelle technique de la Turquie pour désengorger ses prisons. Du moins ça sera le cas pour 38.000 prisonniers condamnés pour des faits s’étant produits avant le 1er juillet, donc antérieurs au coup d’état manqué le 15 juillet dernier. Des prisonniers qui ne sont pas liés de près ou de loin à l’ex-imam réfugié aux États-Unis, Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’être la source du conflit.

C’est le ministre de la justice qui l’a annoncé lui-même. Ces prisonniers vont bénéficier d’une mesure de libération anticipée sous contrôle judiciaire. Cette mesure « n’est pas une amnistie », précise-t-il dans la foulée et elle exclut les prisonniers qui ont été condamnés pour des faits de terrorisme, d’atteinte à la sécurité de l’État, de meurtre ou de trafic de drogues.

Dans une série de 19 tweets, le ministre a encore précisé que cette libération était « une première étape », laissant la porte ouverte à de nouvelles vagues de libérations anticipées dans le futur. Et ces libérations doivent commencer dès ce mercredi 17 août.

213.499 prisonniers

Au total, les prisons turques retenaient 213.499 personnes à la date du 16 août alors que leur capacité maximale est de 187.351, a précisé l’agence pro-gouvernementale Anadolu. On imagine dès lors les conditions de vies et les tensions qui y règnent. Une surpopulation dénoncée dans la presse turque ces dernières semaines.

En attendant, des 35.000 prisonniers officiellement arrêtés pour leur lien avec le putsch, un tiers a été libéré. Mais les purges se poursuivent inexorablement. Placée en état d’urgence pour 3 mois, la Turquie a annoncé ce mercredi, via le Journal officiel, que 2.692 fonctionnaires, essentiellement de la police, ont été virés. Au total, près de 75.000 personnes ont perdu leur travail en raison de leur appartenance supposée au mouvement de Fethullah Gülen. Alors que ce dernier continue de nier formellement son implication dans le coup d’état.

Ankara, pour sa part, presse avec insistance Washington pour faire extrader l’ex-imam de 75 ans. Une belle peine de 1.900 ans de prison l’attend d’ailleurs au pays. Rien que ça. Et on est confiant du côté de la Turquie en plus où Joe Biden, le vice-président des États-Unis, doit se rendre le 24 août, a annoncé la Maison Blanche.

Plus
Lire plus...