30% des Bruxellois sont pour un cordon sanitaire autour du PTB, selon ce sondage de La Libre

Empêcher le PTB d’arriver au pouvoir? L’écarter des médias car il serait « antidémocratique »? C’est ce que pense un Bruxellois sur trois et 25% des Wallons, selon un sondage récent commandé par La Libre Belgique.

Il y a quelques jours, avant que la Belgique ne soit dirigée par un gouvernement en affaire courante, le Palais royal a consulté les différents partis du Royaume. Tous? Non, certaines fractions très à droite n’ont pas bénéficié de l’écoute de Philippe, à l’inverse du PTB, qui, bien que minoritaire au Parlement et considéré comme un parti extrémiste, a eu le privilège de rencontrer le roi des Belges.

Ce choix du Palais a été très contesté. Après la polémique, une question a fait son grand retour. Doit-on traiter le mouvement marxiste comme ont le fait avec les partis d’extrême-droite, à savoir placer un cordon sanitaire autour de lui? Selon un récent sondage commandé par La Libre, publié ce lundi, 25% des Wallons seraient favorables à l’instauration d’une pareille mesure. 30% des Bruxellois le seraient également.

Le reste des répondants n’est pas favorable à cette initiative. 40% des répondants bruxellois sont contre l’idée de bloquer le PTB dans sa marche vers le pouvoir. Et 30% n’ont pas d’avis sur la question.

Cordon sanitaire

Rappelons que le cordon sanitaire est né dans les années 90 pour lutter contre l’émergence des partis d’extrême-droite. En Flandre, il s’agit d’un accord entre partis stipulant qu’ils ne feront pas de coalition avec les fractions visées par le cordon. En Belgique francophone, cette convention va un peu plus loin, s’étendant à certains médias.

Lorsque ce cordon sécuritaire est appliqué, les partis visés ne peuvent plus être reçus sur les plateaux de télévision, être interviewé par la presse et être invité à la radio. Ce musellement médiatique a pour finalité de rendre invisible le parti en question. Les opposants à ce cordon estiment toutefois que ce mécanisme produit parfois un effet inverse: il place les partis non grata dans une position de victimes, ce qui aurait pour conséquence de les rendre plus sympathiques.

Marronnier?

Doit-on appliquer cette mesure au PTB, comme c’est le cas actuellement pour le Parti Populaire en Wallonie ou le Vlaams Belang en Flandre? La raison pour laquelle certains estiment qu’il le faut vient du sentiment, partagé par un certain nombre de partis, que le PTB serait un parti antidémocratique. Une vision que l’on retrouve chez le MR, le cdH et chez DéFI mais qui est absente au PS ou chez Ecolo.

Notons toutefois que cette question revient régulièrement sur le devant de la scène médiatique. En octobre puis en novembre de cette année, le MR a ressorti cette idée. En mai 2018, Benoit Lutgen, président du cdH, avait déjà réclamé l’application de ce mécanisme. Une demande qui avait été suivie par le MR et par DéFi. Par ailleurs, les libéraux francophones avaient déjà sorti cette carte en 2016, et cette idée avait reçu un franc soutien du côté de l’Open VLD. Bref, la question du cordon sanitaire autour du PTB n’est pas nouvelle, mais elle revient de façon presque cyclique.

RTBF

Sur le sondage

L’enquête a été réalisée par le bureau d’études TNS du 19 novembre au 8 décembre 2018, auprès d’un groupe représentatif de 2.797 électeurs belges dans les trois régions du pays. À Bruxelles, 743 électeurs ont été interrogés. La marge d’erreur maximale à Bruxelles est de 3,6%.

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