Le lancement de la 6G serait prévu en 2030 mais pourra-t-on vraiment en profiter ?

L’avènement de la 5G était censé révolutionner le quotidien de bon nombre de personnes. Sauf que l’adoption de cette nouvelle norme traîne, en partie à cause d’un déploiement qui tarde. N’est-il donc pas trop tôt pour s’intéresser à la 6G ?

Pourquoi est-ce important ?

L’amélioration de la connectivité ne concerne pas seulement la possibilité d’envoyer plus rapidement un message à un proche ni de visionner la dernière vidéo à la mode sur YouTube. Car à côté de cela, la 5G et les autres normes de réseau de télécommunications à venir rendront possibles des utilisations auxquelles on ne pense pas forcément aujourd’hui.

L’actualité : la prochaine génération d’Internet mobile, la 6G, devrait être lancée en 2030, selon plusieurs dirigeants de grandes entreprises de télécommunications et de technologies, rapporte CNBC.

Le détail : certains estiment cependant qu’il est beaucoup trop tôt pour en parler sérieusement.  

En cause : la faible pénétration de la 5G auprès des consommateurs, ainsi que le manque de retour perçu par les opérateurs malgré les centaines de milliards de dollars d’investissements réalisés dans les réseaux 5G.

Fuir les projecteurs

Aussi étrange que cela puisse paraitre, les grands patrons d’entreprises actives dans le milieu préfèrent éviter un battage médiatique autour de cette norme de connectivité à venir.

  • Ils souhaitent en effet éviter de dérouter les consommateurs, alors que ces derniers ne se bousculent pas pour profiter de la 5G – par manque d’intérêt ou simplement car ils n’en ont pas la possibilité.
    • Dans ce cas, il vaudrait mieux ne pas en parler du tout. En n’en faisant pas un sujet de conférence lors du plus grand salon professionnel dédié aux technologies de télécommunications, tels que le MWC de Barcelone, n’est-ce pas ?
  • En parallèle, ils cherchent encore aujourd’hui à savoir comment rentabiliser leurs investissements de plusieurs milliards de dollars dans la 5G dans les années à venir.
    • Il ne leur serait en effet pas profitable que les consommateurs boudent la 5G au profit de la 6G.
    • « Nous n’avons pas encore terminé le déploiement de la 5G », a déclaré Ha Min Yong, directeur du développement de SK Telecom, à CNBC. « Je ne pense pas qu’elle soit suffisamment mûre pour parler sérieusement de la 6G… il est un peu trop tôt ».

Pourquoi fait-elle déjà parler d’elle ?

Si elle est encore aujourd’hui à un stade immature de son développement, pourquoi en parler ?

  • Le fait est qu’avant même qu’une nouvelle génération d’Internet mobile soit présentée au grand public, les industriels doivent se mettre d’accord sur les normes de celle-ci, sur les règles techniques qui définissent la technologie et son interopérabilité dans le monde.
    • Un processus qui demande plusieurs années. En réalité, on parlait déjà de la 6G avant le déploiement de la 5G.
  • Et ce n’est seulement qu’après cela que les acteurs du marché pourront chercher à mettre en place les infrastructures nécessaires pour son déploiement.
  • Mais tout ne sera pas encore joué. Il faudra ensuite trouver des accords avec les autorités locales, des financements, etc.
    • Nous le constatons encore aujourd’hui avec la 5G en Belgique.
  • En parallèle, les constructeurs de smartphones et compagnie devront apprivoiser la nouvelle norme et proposer des appareils compatibles.

Les entreprises et les industries, le vrai potentiel

  • Le déploiement de la 5G remonte à 2019, en Chine, en Corée du Sud et aux États-Unis.
    • Avec des promesses de vitesses ultrarapides, mais également l’avènement de nouvelles technologies, notamment les voitures autonomes ou encore les taxis volants sans pilote grâce à une latence drastiquement plus faible que pour la 4G. Un aspect très important pour la communication entre les appareils qui doivent échanger des données très rapidement.  
  • Pourtant, la pénétration auprès des consommateurs reste assez faible : une seule personne sur 7 dans le monde dispose d’un smartphone compatible avec la 5G.
  • Les analystes restent cependant optimistes quant à l’avenir : un retour sur investissement pour les entreprises se profile à l’horizon.
    • « L’adoption de la 5G s’accélère dans la plupart des pays où elle a été déployée (y compris l’Inde, qui construit rapidement des réseaux 5G), mais les abonnés grand public ne sont qu’une mesure de l’adoption – en fin de compte, les marchés des entreprises et les segments industriels sont ceux où une grande partie du potentiel se trouve », a affirmé Richard Webb, directeur de l’infrastructure réseau chez CCS insight au média américain.

À noter : à l’heure actuelle, bon nombre de réseaux 5G reposent en réalité sur les infrastructures de la 4G, ce qui bride leur plein potentiel. Les opérateurs doivent désormais déployer ce qu’ils appellent la 5G autonome, qui repose sur des infrastructures adéquates.

  • Avant que la 6G fasse son apparition, nous profiterons donc de la vraie 5G, mais aussi d’applications en mesure d’exploiter ses pleines capacités.
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