180 pays se mettent d’accord pour stopper l’exportation des déchets plastiques dans les pays en développement

C’est un accord qualifié d’historique. 180 pays de l’ONU se sont en effet mis d’accord pour instaurer une meilleure traçabilité des déchets plastiques. Autrement dit, les grandes puissances ne pourront plus envoyer leurs déchets dans des pays plus pauvres qui deviennent de véritables décharges à ciel ouvert. Une manière d’également protéger un peu mieux les océans. 

C’est beau de voir autant de pays mobilisés autour de la question de l’environnement. Eh oui, 180 pays membres de l’ONU se sont mis d’accord pour limiter les exportations de déchets plastiques à destination des pays les plus pauvres. Il s’agit d’une pratique très courante pour les grandes puissances comme les États-Unis.

Désormais, les USA devront obtenir l’accord du pays en question pour pouvoir y envoyer leurs tonnes de déchets, ce qui n’était pas le cas avant, chose assez folle quand on y réfléchit. C’est un peu comme si ton voisin venait jeter ses ordures dans ton jardin. En fait, il y a quelques mois, la Chine a refusé de continuer à récupérer tous les déchets américains. Depuis, on observe une augmentation phénoménale de l’accumulation de déchets dans les pays asiatiques en développement comme l’Indonésie par exemple.

C’est en tout cas ce qu’a remarqué l’ONG Gaia. Sa porte-parole Claire Arkin explique qu’en seulement une année, certains village de Thaïlande, Malaisie ou Indonésie se sont transformés en véritable dépotoir. « Nous étions en train de constater que des déchets provenant des États-Unis venaient d’être entassés dans des villages de ces pays qui étaient autrefois des communautés essentiellement agricoles » a déploré la porte-parole.

12 jours de négociations efficaces

Alors, pour contrer ce phénomène catastrophique, 1.400 représentants des Etats parties aux Conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm ont discuté pendant 12 jours sur cette question capitale pour l’environnement. Désormais, la circulation des déchets plastiques dangereux sera bien plus difficile. « Je suis fier que les Parties à la Convention de Bâle aient conclu un accord sur un mécanisme légalement contraignant et global pour la gestion des déchets plastiques », s’est félicité Rolph Payet, le secrétaire exécutif des trois conventions au Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

Chose plutôt drôle: les USA ne font pas partie de la Convention de Bâle et n’ont pas voté pour cette résolution. Mais qu’importe, ils seront de toute façon soumis aux nouvelle réglementations. Ainsi, le « commerce » des déchets plastiques sera enfin totalement transparent et mieux réglementé, préservant ainsi l’environnement et la santé des Hommes. À partir de maintenant, n’importe quel pays pourra refuser d’accueillir des déchets sur son territoire. Enfin, non: Il faudra un an pour que tout cela entre vraiment en vigueur.

« Pendant trop longtemps, les pays développés comme les Etats-Unis et le Canada, ont exporté leurs déchets plastiques et toxiques vers les pays d’Asie en affirmant qu’ils allaient y être recyclés. Mais au lieu de cela, la plupart de ces déchets contaminés ne pouvant pas être recyclés étaient jetés ou incinérés, ou bien encore se retrouvaient au fond de l’océan » explique Sara Brosché, conseillère scientifique d’IPEN, un réseau rassemblant des centaines d’ONG à travers le monde.

Prise de conscience

Pour beaucoup, cet accord n’aurait pu être conclu en l’absence de nombreux documentaires sur la pollution du plastique. Des documentaires qui se font de plus en plus nombreux ces dernières années en réponse au danger de plus en plus présent pour l’environnement. Aussi, la prise de conscience croissante de la population mondiale, on le voit avec toutes les manifestations pour le climat, ont accéléré le processus.

« Les images de poussins albatros morts dans les îles du Pacifique avec leur estomac ouvert et rempli d’objets en plastique sont emblématiques de cet accord conclu entre tous les pays » a déclaré Paul Rose, chef des expéditions « Mers immaculées » de National Geographic, visant à protéger les océans.

Au final tout le monde se réjouit de cet accord historique. Mais ce n’est pas une raison pour ralentir la cadence sur les questions environnementales. Marco Lambertini, directeur général de WWF International, estime que cet accord est une étape positive mais que ce n’est « qu’une partie du chemin ». « Ce dont nous – et la planète – avons besoin, c’est d’un traité global pour faire face à la crise mondiale du plastique » conclut-il.

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