Voici les 15 pays où l’égalité hommes-femmes est la moins respectée

Le droit des femmes n’est pas d’universel: parfois, elles dépendent exclusivement de leur mari. Voici la liste des pires pays pour l’égalité hommes-femmes.

Chaque année, le Forum économique mondial dresse le classement des pays où l’égalité hommes-femmes est la plus respectée. Pour la première fois, l’écart entre les genres s’agrandit.

Le FEM s’est penché sur 144 pays dans le monde selon quatre critères: la santé, l’éducation, la politique et la participation économique. Si en termes de santé, l’écart tente à diminuer, ce n’est pas le cas pour l’implication économique et politique. En tout, l’inégalité s’est accrue dans 60 pays.

Voici les pires élèves de la classe.

15. Qatar

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Les femmes continuent de subir des discriminations, aussi bien dans la législation que dans la pratique. Héritage, mariage, garde des enfants, droit de circuler librement… autant de domaines dans lesquels, elles n’ont pas les mêmes droits que les hommes. Si de plus en plus de femmes poursuivent des études supérieures, le parlement du pays ne compte que 3,1% d’entre elles.

14. Turquie

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Les manifestations de femmes contre le régime d’Erdogan se multiplient ces dernières années. Elles demandent notamment le droit de s’habiller comme elles le veulent. Depuis la tentative de putsch manquée en 2016, ce pays, traditionnellement laïque depuis le début du 20e siècle, dérive vers un régime autoritaire et théocratique.

13. Mauritanie

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En Mauritanie, la tradition protège les femmes, mais pas la loi. Surtout dans le Code pénal: de nombreuses violences faites aux Mauritaniennes restent impunies. Les coups de pressions s’accentuent de la part des associations de protection de la femme, mais le régime reste souvent sourd par rapport à ces appels (droit de choisir son conjoint, de gérer ses biens, âge légal du mariage).

12. Côte d’Ivoire

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Selon un rapport de la Banque Mondiale, 75% des femmes vivent en dessous du seuil de pauvreté en Côté d’Ivoire. Le système patriarcal reste tout puissant en Côte d’Ivoire. Le travail d’un homme vaut plus que le travail d’une femme dans l’inconscient collectif. La femme est souvent cantonnée dans les tâches qui entourent son rôle premier: la reproduction. Pour preuve, il n’y a que 28 femmes sur les 252 députés de l’Assemblée. Seule lumière au tableau: elles sont de plus en plus nombreuses à faire des études supérieures.

11. Egypte

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Mariées ou divorcées, les femmes n’ont pas les mêmes droits que les hommes. Il n’y a aussi aucune loi qui prône l’égalité salariale ou qui promeut l’embauche. En fait, l’Égypte opère un véritable retour en arrière. Les femmes étaient pourtant très présentes lors de la révolution de 2011, mais pour peu de résultats. Pire, un rapport de l’ONU indiquait en 2015 que 93 à 99% des femmes égyptiennes avaient subi une forme de harcèlement sexuel.

10. Jordanie

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En Jordanie, toutes les femmes ne mènent pas le même train de vie que la reine Rania. Loin s’en faut: les femmes sont ainsi toujours obligées d’avoir un tuteur. L’ONU reconnaît toutefois quelques avancées notamment au niveau du mariage et des rapports familiaux. Mais des tribunaux islamiques font toujours la loi en Jordanie et ils donnent souvent raison aux hommes, notamment pour les droits successoraux.

9. Maroc

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En février dernier, une nouvelle loi était votée pour diminuer les violences faites aux femmes. Le résultat de cinq ans de discussion même si 55 députés ont voté contre. Le texte prévoit « la criminalisation des actes de violence préjudiciables aux femmes ». Aussi, l’instigateur d’un mariage forcé encourt une peine de prison allant de six mois à un an, et une amende allant de 10 000 à 30 000 dirhams (875 à 2 630 euros). La loi dite 103.13 consacre également un chapitre au harcèlement sexuel et à la répudiation, tous deux punissables.

Mais pour les associations de protection de la femme, ce texte est une coquille vide. Les termes ne sont pas précisément définis. Ce qui entretient le flou. Par exemple, les femmes doivent toujours prouver le harcèlement sexuel pour qu’il soit reconnu.

8. Liban

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Là aussi, les autorités ont pris des mesures progressives ces dernières années pour tenter de protéger les femmes. Notamment par rapport aux violences conjugales. En 2017, la loi qui permettait à un violeur d’éviter d’être poursuivi en justice en épousant sa victime a été abrogée.

Mais le mariage d’enfants n’y est toujours pas aboli. Pas plus que le viol conjugal. Aussi, le Liban ne possède toujours pas Code civil qui encadre des questions comme le divorce, le droit à la propriété ou la garde des enfants.

7. Arabie saoudite

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Alors certes, les femmes saoudiennes ont enfin été autorisées à conduire, mais de nombreux droits les concernant continue à être bafoués. Le dernier rapport de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, qui date de janvier derniers, épingle les manquements en matière de liberté d’association, d’expression, de rassemblement. En bref, les Saoudiennes sont invitées à se taire. Les ONG s’interrogent toujours sur la véritable ambition du projet « Vision 2030 » du prince héritier Mohammed Ben Salman. Celui qui est censé ramener de la modernité au pays.

6. Mali

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La situation n’est pas meilleure au Mali. La guerre qui a sévi contre Boko Haram n’a pas facilité les choses alors que le Nord du pays échappe toujours au contrôle des autorités. Ce pays n’a aucune loi qui protège les femmes de la discrimination à l’embauche ni qui prône l’égalité salariale. Les femmes ont droit à un héritage restreint et elles ne peuvent pas posséder complètement des terres.

5. Iran

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L’Iran reste un des pays les plus réprimant pour la femme. En février dernier, 29 femmes ont été arrêtées pour avoir retiré leur voile, une obligation depuis 1979. Selon Human Rights Watch, les femmes subissent tous les jours des discriminations: le droit de se déplacer, sur le marché du travail, dans les relations conjugales. Les femmes ne peuvent ainsi disposer d’un passeport sans l’accord de leur mari. Certains aussi les accusent de travailler sans leur accord pour influencer positivement leur divorce.

4. Tchad

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La situation est contrastée au Tchad. Quand certaines femmes manifestent pour les avancées faites par le pays en termes des droits de la femme, d’autres protestent pour des raisons inverses. Le pays est en crise d’un point de vue économique ce qui ne facilite pas les choses. La situation dans les faits reste désastreuse: les femmes n’ont que peu de droits, peu accès à la formation et n’ont pas d’argent pour elles. Les mots de la Première Dame lors de la Journée internationale de la femme n’y changeront rien.

3. Syrie

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En Syrie, la guerre a rendu les choses encore plus compliqués pour elles et leurs enfants. Parmi les armes du régime utilisées durant le conflit: le viol. Certaines femmes d’opposants au ou des proches étaient systématiquement violées dans le but d’installer la peur. Une réalité souvent passée sous silence.

Mais la situation n’était déjà pas non plus idéale avant: les femmes ne peuvent pas hériter et il n’y a aucune loi qui les défendent au niveau de l’égalité salariale.

2. Pakistan

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La situation des femmes au Pakistan reste très inégale. On y trouve des avocates, des entrepreneuses, des enseignantes et des universitaires. L’assemblée parlementaire est même constituée à 33% de femmes. Mais la grande majorité des femmes vivent au Pakistan dans la peur et la soumission. Religion et tradition sont les seules réalités pour elles. Les femmes fautives sont souvent punies de façon brutale (crime d’honneur). Viol, esclavage, attaque à l’acide et lapidation sont encore une réalité au Pakistan.

1. Yémen

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Le Yémen est toujours en proie à une guerre civile entre les soutiens à l’ancien président houti Ali Abdullah Saleh et l’actuel dirigeant Abd Rabbu Mansour Hadi, soutenu par la communauté internationale et l’Arabie saoudite qui mène la coalition. Les pertes humaines restent importantes tandis que le pays fait toujours face à un blocus aérien et naval. Cette situation, pénible pour tous, ne renforce pas les droits de la femme, bien au contraire. Mariage précoce, droits sociaux et juridiques à minima, les femmes n’ont plus rien à dire dans ce pays. Nombreuses sont celles qui sont victimes de violences sexuelles, de mutilations génitales et de mariage divorcé.
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