Avec le réchauffement climatique, les glaciers qui se forment au sommet des montagnes n’ont plus le temps de se régénérer en hiver. La hausse des températures, liée à l’activité humaine, entraine une accélération de la fonte des glaces.
Ce n’est pas un secret, le réchauffement climatique a un impact direct sur les glaciers du monde et les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique. Ces derniers fondent tout simplement plus vite qu’ils ne se régénèrent en hiver, élevant ainsi le niveau des mers. Mais ce qu’on a tendance à oublier, c’est que les glaciers ne se trouvent pas uniquement aux confins du monde, ils sont également au sommet des montagnes. On en retrouve d’ailleurs sur l’un des pics du mont Kebnekaise, en Suède. Plus haut sommet du pays, ce dernier a déjà perdu 20 mètres de sa hauteur depuis le milieu des années 90 et son rétrécissement se poursuit.
Au cours de l’année 2020, le seul glacier suédois au sommet d’une montagne a encore perdu 2 mètres de hauteur, rapporte l’Université de Stockholm. Si sa hauteur varie de deux à trois mètres entre l’été et l’hiver, ici, la différence a été mesurée d’une année à l’autre. Il ne s’agit donc pas d’une fonte « normale » du glacier.
« Le 14 août, le sommet sud du Kebnekaise a été mesuré à 2.094,6 mètres au-dessus du niveau de la mer par des chercheurs de la station de recherche de Tarfala. C’est la hauteur la plus basse qui a été mesurée depuis le début des mesures dans les années 1940 », indique l’université dans un communiqué. Au milieu des années 90, le pic culminait 2.118 mètres.
En raison de la fonte de son glacier, le sommet sud de la montagne Kebnekaise a perdu son titre du plus haut massif du pays en 2019. Il occupe désormais la deuxième place du classement des monts suédois. Le sommet nord de la même montagne – qui n’est pas surmonté par un glacier – est aujourd’hui considéré comme le plus haut du pays.
« La diminution du pic et la modification de l’apparence de la dérive s’expliquent principalement par la hausse des températures de l’air, mais aussi par l’évolution des conditions de vent, qui affectent l’endroit où la neige s’accumule en hiver », explique l’université.
Une explication également avancée par l’ONU dans son dernier rapport sur le climat. Selon ce dernier, la fonte des glaciers au cours des 2.000 dernières années est sans précédent à l’échelle de l’âge de la Terre, et ce, en raison de l’activité humaine.
Une fonte d’un tiers du volume des glaciers
Même si l’humanité parvient à limiter la hausse des températures à 1,5° d’ici la fin du siècle, elle ne pourra pas endiguer la fonte des glaciers et des calottes glaciaires. Selon un rapport du GIEC, les montages asiatiques pourraient en effet perdre plus d’un tiers de leur glace au cours des prochaines décennies. À la fin du siècle, les régions d’Europe centrale, d’Asie du Nord ou encore de la Scandinavie dotées d’une faible couverture glaciaire pourraient voir leurs glaciers réduire de 80%.
Outre le fait de voir les plus grands monts du monde rétrécir « à vue d’œil », la fonte accélérée des glaces va avoir des conséquences directes sur les êtres vivants au sens large, mais aussi sur l’agriculture. Les glaciers sont en effet d’énormes réservoirs d’eau. En été, lorsqu’ils fondent, ils fournissent de l’eau pour abreuver les individus et les animaux, mais aussi pour arroser les agricultures. En hiver, en raison des conditions climatiques, les glaciers grossissent. Ils se régénèrent.
Malheureusement, en raison du réchauffement climatique qui accélère la fonte des glaciers, ces derniers n’ont plus le temps de se régénérer en hiver Les réservoirs d’eau vont ainsi finir par être épuisés. Outre la pénurie d’eau, la fonte des glaciers pourra également se traduire par des glissements de terrain ou des avalanches plus fréquents.
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