Valentina Sampaio représente une révolution dans le monde de la mode, mais surtout du cercle très fermé des anges Victoria’s Secret.
La nouvelle est tombée ce matin, après que le monde de la mode et de la lingerie ait spéculé en voyant Valentina Sampaio se rendre aux castings Victoria’s Secret. Aujourd’hui, on sait qu’elle est la première mannequin transgenre et égérie de cette marque qui a, en 2018, été accusée de transphobie et de grossophobie.
Dans une interview pour le magazine Vogue US, le directeur marketing de la société mère de Victoria’s Secret avait déclaré qu’il ne pensait pas devoir inclure des femmes transgenres ou des grandes tailles dans ses shows car « le spectacle représente un fantasme ». Une déclaration qui laissait sous-entendre que les femmes grosses ou transgenres étaient exclues du fantasme « Victoria’s Secret », d’après de nombreux internautes sur Twitter.
« Les femmes trans vendent aussi le fantasme »
L’une des voix qui s’était fait le plus entendre à l’époque, c’était Nikita Dragun, YouTubeuse et influenceuse transgenre. Elle avait décidé de répondre en démontrant que les femmes transgenres pouvaient, elles aussi, symboliser le fantasme autour de Victoria’s Secret. Le résultat: une pub homemade reprenant tous les codes des clips de la marque de lingerie.
Avec plus de 14 millions de likes sur Twitter, la vidéo est une réussite. On ne sait pas si c’est son initiative qui a poussé à engager Valentina Sampaio, mais elle a sans doute aidé.
Aujourd’hui, Victoria’s Secret tente d’apprendre des erreurs dont on l’a accusé, et Internet s’en réjouit en voyant la publication Instagram de Valentina qui a déclenché l’effervescence, avec le hashtag #VSpink.
« Je pense sincèrement que ce n’était pas ma seule vidéo qui a causé le changement chez Victoria’s Secret », a réagi Nikita Dragun. « Je crois aux secondes chances et tout le monde peut changer. »
Valentina Sampaio, révolution en marche
Valentina Sampaio, quant à elle, n’en est pas à son coup d’essai: la mannequin brésilienne de 22 ans avait déjà été la première mannequin transgenre à être en couverture de Vogue France.
Il va par contre devoir lui souhaiter bonne chance dans le monde des anges de Victoria’s Secret. L’accueil n’est, comme on s’en doute, pas rose de tous les côtés. Parmi les détracteurs de Valentina, on compte beaucoup de personnes l’accusent de ne pas être une « vraie femme ». « Bonne chance pour vendre encore de la lingerie avec des monstres pareils », commente l’un. « C’est un HOMME PAS UNE FEMME », s’énerve l’autre. Des propos éminemment transphobes, mais qui pourrait bien représenter encore et toujours une partie du public de Victoria’s Secret.
Si le changement de mentalité, aussi marketing puisse-t-il être, s’opère chez les marques et insuffle une nouvelle vague d’inclusion dans le milieu très fermé de la mode et de la couture, il faudra attendre pour que le public en arrive au même stade.