« Une attaque contre la démocratie »: Carles Puigdemont exige la libération de ses ministres en prison

La justice espagnole a placé hier huit ex-ministres catalans en détention provisoire, juste après leur comparution. L’ancien président de la région indépendantiste, toujours en Belgique, ne s’est lui pas présenté au tribunal. Mais il s’est exprimé depuis Bruxelles pour fustiger cette décision et « exiger leur libération immédiate ».

C’est une crise qui n’en finit plus, mais cette fois, un point de non retour a été atteint. L’ex-président de la Catalogne et 13 de ses anciens ministres, tous déchus par Madrid quelques jours plus tôt, devaient comparaître hier devant la justice espagnole. Les seuls huit membres qui étaient présents au tribunal ont tous été placés en détention provisoire à la fin de la journée. C’est entre autres le cas du vice-président du gouvernement catalan, Oriol Junqueras. Carles Puigdemont, toujours en Belgique, est, lui, visé par un mandat d’arrêt européen. Une fois émis, cela signifie que Bruxelles aura 60 jours maximum pour le livrer à Madrid.

Face à cette décision extrême, Puigdemont a réagi dans une brève allocution diffusée sur la chaîne catalane TV3 et partagée sur son compte Twitter. « Comme président du gouvernement légitime de Catalogne, j’exige la libération immédiate des conseillers et du vice-président », a-t-il déclaré depuis la Belgique.

« Une erreur très grave »

L’État espagnol va, pour lui, « à l’encontre de l’État de droit ». C’est « une erreur très grave et une attaque contre la démocratie », accuse-t-il à nouveau. Ce climat de répression est également « un coup dur pour les élections du 21 décembre ». Pour rappel, c’est la date décidée par le gouvernement espagnol pour la tenue de nouvelles élections dans la région indépendantiste.

Comme l’indépendance n’est désormais plus « un problème espagnol interne », il « appelle l’Union européenne à réagir et se rendre compte du danger que représente cette attitude », ajoute-t-il, faisant référence ici au mandat d’arrêt européen qui devrait être émis contre lui dans la journée.

À la fin de son speech, il s’est tourné vers le « peuple catalan » pour l’enjoindre à continuer à « combattre cette attaque avec sérénité ».

C’est d’ailleurs ce qui s’est passé cette nuit. Environ 50.000 personnes sont descendues dans les rues de Barcelone pour protester contre ces arrestations. À Tarragone (au sud de la Catalogne) et à Lleida, ils étaient aussi plusieurs milliers.

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