« Terroriste superstar »: le procès de Salah Abdeslam vu par les caricaturistes

Cette semaine, tous les regards sont rivés sur le procès de Salah Abdeslam et de son complice présumé Sofien Ayari, jugés dans le cadre de la fusillade de la rue du Dries (16 mars 2016). Après avoir refusé de répondre aux questions en préférant « s’en remettre à Allah », le terroriste français a décidé ce mardi de ne carrément pas se présenter à la prochaine session d’audiences qui aura lieu jeudi. Petit tour de son procès (et de ses aspects absurdes) vu par les illustrateurs de presse.

À son arrivée au Palais de Justice, ce lundi peu après 8h, la première chose qui a frappé est sa métamorphose physique: de longs cheveux noirs et une grosse barbe

Chacun des deux terroristes est entouré de policiers masqués, et les deux ne veulent être ni photographiés ni filmés (d’où les nombreux dessins, croquis et caricatures sur le procès)

Le croquis de l’AFP rend bien de l’attitude de mépris que Salah Abdeslam a envers la justice belge

Alors que Sofien Ayari a accepté lundi de répondre à certaines questions et de livrer sa version des faits, Salah Abdeslam a refusé de se lever, de donner son prénom et de répondre aux questions de la juge.

Ce croquis témoigne aussi de l’irritabilité ambiante dans la salle face au mutisme du terroriste

Et celui-ci du Point axe sur la position de « victime » dans laquelle le dernier membre du commando des attentats de Paris a tenté de se réfugier

Ce lundi, Salah Abdeslam s’est plaint devant le tribunal correctionnel de « constater que les musulmans sont traités et jugés de la pire des manières, impitoyablement, il n’y a pas de présomption d’innocence ».

Alors que vu la gravité des faits, son silence est une forme de provocation envers la justice belge

« Je n’ai pas peur de vous, je n’ai pas peur de vos Alliés, de vos associés, je place ma confiance en Allah », avait-il lancé sur un ton légèrement agressif ce lundi devant le tribunal.

C’est comme s’il s’asseyait sur nos valeurs occidentales, sur le drapeau français, comme le représente ce croquis réalisé par l’AFP

Pierre Kroll, dessinateur et caricaturiste notamment pour Le Soir, met surtout l’accent sur l’attention médiatique démesurée autour de son procès

Dès 6 heures ce lundi matin, une foule de plusieurs centaines de journalistes belges et étrangers se pressaient devant les portes du Palais de Justice de Bruxelles. Une salle de retransmission spéciale est prévue en plus de la salle d’audience principale. Des mesures de sécurité exceptionnelles sont déployées dans la capitale cette semaine. Hélas, c’est the événement de l’année.

Et ce silence toujours très énervant…

Comme n’importe quel prévenu, Salah Abdeslam a le droit de garder le silence à son procès. Il s’agit d’un droit fondamental consacré par la loi. C’est légal, mais est-ce éthique au regard du contexte terroriste? Le débat est lancé.

Il a pourtant beaucoup à dire, et les victimes ont droit à des explications

Ici, c’est une référence à la ceinture défectueuse de Salah Abdeslam au moment des attentats de Paris

Pour rappel, il y a quelques jours, la presse française, dont France Inter, a relayé un rapport d’expertise sur l’enquête sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Le texte démontre que le gilet explosif que portait Salah Abdeslam ce soir-là ne fonctionnait pas. Un câble était abîmé à l’avant et une petite pièce du détonateur était cassée à l’arrière, ce qui empêchait le courant de passer. Il manquait aussi la pile et le bouton poussoir. C’est pourquoi il ne s’était pas fait exploser et avait abandonné son gilet sur un trottoir dans Paris.

Pour remettre le tout en contexte: petit rappel des seules phrases que Salah Abdeslam a prononcées ce lundi, premier jour d’audience de son procès

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