Sur son album « Chocolat », Romeo Elvis s’attaque (encore) à Francken et au passé colonial de la Belgique

Ce vendredi, Roméo Elvis sort son tout premier album solo intitulé Chocolat. Un album bien plus personnel que « Morale » et « Morale 2 », où le rappeur de Linkebeek se livre véritablement. Un album où il prend également le temps de s’engager politiquement et de s’attaquer (encore) à Theo Francken. Il aborde également un thème très actuel: le passé colonial belge. 

Ayé! Après des semaines et des mois d’attente, Chocolat de Roméo Elvis est enfin dispo! Le rappeur du 1630 nous livre un premier album solo très personnel et introspectif où tu peux en apprendre plus sur la vie de la starlette du rap belge, sa jeunesse, ses expériences avec la drogue, sa famille mais aussi ses positions politiques et ses convictions.

On pense au très puissant morceau « Belgique Afrique », un morceau où Roméo Elvis aborde la question épineuse du passé colonial belge, la page la plus sombre de l’histoire de la Belgique. Car si Roméo répète dans énormément de morceaux et d’interview qu’il est fier d’être belge, il n’oublie pas qu’il y a parfois de quoi avoir honte.

Theo Francken, son meilleur ennemi

Le 1er septembre 2018, Roméo Elvis postait une photo de Theo Francken sur son compte Instagram et le dézinguait (le mot est juste) pour sa gestion de la crise migratoire, ses propos sexistes et homophobes sur les réseaux et sa proximité avec des personnalités d’extrême-droite. Dans ce post Insta, il écrivait « J’ai un peu honte d’être Belge quand je vois des crasses comme toi au gouvernement,Theo Francken. »

Et bien on dirait que Roméo ait décidé de mettre cette publication en musique et d’en faire une chanson nommée Belgique Afrique. Comme son nom l’indique, ce morceau parle du passé colonial belge. On le comprend dès le refrain du titre: « J’suis vraiment fier d’être Belge, Même si j’ai honte de nos ancêtres, ah c’est du passé. Vive notre économie, on n’en serait pas là sans les colonies. Et même si je suis vraiment fier d’être Belge, j’ai quand même honte de ce qu’on enseigne, Theo Francken, Theo Francken. »

Avec sa plume très inspirée, Roméo aborde le passé colonial belge grâce à son expérience personnelle, son grand-père (ou son arrière-grand-père, il ne précise pas) ayant travaillé au Congo pendant le passé colonial. Il parle de honte, de malaise, de gêne quand il voit les photos de son ancêtre au Congo et s’en prend à l’état qui n’a toujours pas adressé ses excuses au pays africain comme il dit très justement à la fin du premier couplet: « On a les mains sales même si on fait la vaisselle, le goût de la douleur ça part pas avec du Persil ». Ou juste après quand il dit que « Nos sociétés malades (malades), les anciens n’assument pas leur passage (jamais) ».

Défouloir en chanson

Ensuite, Roméo balance sans filtre tout ce qu’il a dire: il a honte d’être belge quand il entend des chants racistes en festival en référence aux chants entonnés par un groupe de jeunes au Pukkelpop 2018. Il a également honte d’être belge quand il voit le sort réservé aux migrants en Belgique ou quand il entend les discours de la N-VA.

Un morceau bien ancré dans l’actualité et extrêmement personnel comme l’entièreté de Chocolat, un projet bien différent de Morale et Morale 2. Roméo Elvis est revenu aux bases avec une écriture bien sentie, des instru très variées et bien travaillées signées Vladimir Cauchemar, Todiefor, Easy Dew, Le Seize, son acolyte Le Motel et pleins d’autres. À écouter si on aime le personnage et que l’on veut en apprendre plus sur lui ou si l’on est pas fan et que l’on veut trouver des arguments pour aimer sa musique. Et Bip up au morceau Kuneditdoen, un morceau où Roméo Elvis chante en flamand, ça vaut le coup!

Pour écouter le morceau, c’est par ici

Roméo avait un message pour ses fans à la sortie de son bébé

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