Plutôt pénible, la prestation des élus PS sur le plateau d’À Votre Avis. Le cdH? Pas beaucoup mieux. Invités à l’émission politique dominicale de la RTBF, les socialistes et le chrétien-démocrate étaient peu convaincants face aux invités des quatre autres partis francophones.
Pour son dernier numéro avant les vacances, À Votre Avis a décidé d’aborder de plein front la crise politique qui secoue la Belgique francophone. Sur le plateau de la RTBF, on a vu d’abord passer Laurette Onkelinx (PS) avant de voir six représentants mâles des partis francophones s’écharper sur le cumul des mandats et les honoraires des politiciens. De ces passages, on a retenu une chose: le PS et le cdH sont chaque fois moins crédibles.
Onkelinx vs Lutgen
Invitée en première parti de l’émission, Laurette Onkelinx a tapé sur le cdH et son président de parti Benoît Lutgen. Pour la cheffe de file des socialistes bruxellois, l’attitude de Lutgen était « un moment d’une violence rare ». Et elle a trouvé surprenant que le Lutgen « veuille endosser l’habit de chevalier blanc ».
Pour rappel, la semaine passé, Lutgen a déclaré ne plus vouloir gouverner avec le PS, jugeant que le parti socialiste était devenu infréquentable. Pour Onkelinx, cette rupture est hypocrite car « le cdH a des casseroles dans tous les dossiers ». Pour être cohérent, les chrétiens-démocrates auraient également dû faire le ménage au sein de leur propre parti, a estimé l’élue PS.
Comment est il possible que @LOnkelinx ne comprenne pas qu'elle est l'incarnation du monde ancien dont on ne veut plus ? #Avotreavis #begov
— Georges-L BOUCHEZ (@GLBouchez) 25 juin 2017
Si les mots d’Onkelinx ont entaillé l’image du « chevalier blanc » Lutgen, ils ont également été perçus comme faiblards et peu convaincants. Pour George-Louis Bouchez, chef de file de l’opposition MR à Mons, le discours de la socialiste était celui « d’un monde ancien dont on ne veut plus ».
Prévot vs Lacroix
La dernière parti de l’émission a réuni sur le même plateau six représentants des partis francophones: Maxime Prévot (cdH), Olivier Maingain (DéFI), Christophe Lacroix (PS), Germain Mugemangango (PTB), Alain Maron (Ecolo) et Pierre-Yves Jeholet (MR). Que des hommes…
Forcément, il a été question du futur des institutions francophones, du décumul des mandats et des rémunérations des hommes politiques belges. Puis, soudain, deux ministres du même gouvernement ont commencé à s’asticoter en direct sur le plateau d’À Votre Avis.
« Le parti socialiste avec lequel nous avons fait un contrat de majorité en 2014 n’a plus rien à voir avec celui que nous connaissons aujourd’hui », a lancé Maxime Prévot, vice-président du gouvernement wallon et ministre wallon des Travaux publics, à Christophe Lacroix, ministre wallon du Budget. « C’est faux », lui a répondu le socialiste. Et Prévot de déclarer qu’avec les nouvelles propositions de Lacroix: « on payerait tout le monde à 100% alors qu’ils ne travaillent qu’à 80% ». Réponse du ministre du Budget? « Vous caricaturez. »
Un thérapeute de couple ne servira à rien #avotreavis pic.twitter.com/HNKr9kXlbN
— Johanne Montay (@JohanneMontay) 25 juin 2017
Soit une vraie querelle de couple en plein divorce. Quand le modérateur Sacha Daout lui a demandé de respecter les temps de parole, Lacroix a alors répondu comme un élève réprimandé: « Je vais le faire ».
Prévot mis K.O. par Maingain
Et tranquillement, celui qui est venu marcher sur les plumes tombées de cette joute, c’est Olivier Maingain. Le président de DéFI est celui vers qui tous les regards se tournent actuellement. Va-t-il s’associer au cdH ou justement refuser toute alliance avec les chrétiens-démocrates? « Quel embrouillamini pour le citoyen », a commencé Maingain.
Deux ministres d'un même gouvernement qui se déchirent publiquement, c'est en ce moment dans #avotreavis. Simplement surréaliste. #walgov
— Rudy Hermans (@RudyHermans) 25 juin 2017
« C’est un divorce pour incompatibilité d’humeur », a-t-il raillé, comme si l’attitude du cdH n’était qu’une gaminerie spontanée. « Non, il y a de vrais questions de fond », a alors tenté d’intervenir Prévot. Réaction hilarante de Maingain: « Restez-calme, Monsieur ». Cette fois, le gamin rabroué était le vice-président du gouvernement wallon.
Pour Maingain, il n’est pas question de demander à ses propres élus de démissionner. Quand Prévot a tenté de lui répondre, Lacroix est encore intervenu: « il n’y a plus de majorité ». Exaspération du ministre cdH: « c’est possible pour quelqu’un quand il commence une phrase d’essayer de la terminer? ». Un petit échange tendu que Sacha Daout qualifiera de « bisbrouille gouvernementale ».

Puis Maingain est revenu sur les intentions du cdH. « Donc, si vous êtes logiques, vous devez aujourd’hui annoncer aux électeurs que dans toutes les communes de Wallonie et de Bruxelles, vous excluez aussi le PS », a-t-il envoyé à Prévot. « Vous savez qu’au niveau local, il y a des circonstances qui tiennent plus aux qualités des personnes (…) qu’à des partis », lui a répondu Prévot, en rappelant sa qualité de bourgmestre en titre de la ville de Namur. Une réponse qui a bien fait marrer Maingain. Le président de DéFI a réagi avec moults « Oh mon dieu » ironiquement compréhensifs.
Résultat des courses? À la fin de l’émission, les élus PS et cdH avaient laissé une image de grande instabilité. Entre Onkelinx qui tire à boulet rouge sur Lutgen et le couple Lacroix-Prévot qui se chamaille, la rupture à peine consommée des deux partis risque de faire tomber beaucoup de plumes. Heureusement que le goudron n’est plus d’usage dans ces cas là.
Un excellent Olivier #Maingain qui "coince " Maxime #Prévot que les majorité #Ps – #CDH dans les communes 😉 #AvotreAvis pic.twitter.com/2tXyjpIwf5
— Nino IUDICELLO (@Ninoiudi) 25 juin 2017
Ecolo et Défi affichent une certaine hauteur alors que PS et CDH s'étripent. Le MR encore au balcon. L'image qui ressort du débat de la RTBF
— Vincent Slits (@VSlits) June 25, 2017