L’Agence spatiale européenne met en orbite de nouveaux satellites météorologiques, et la Belgique y a participé

L’Agence spatiale européenne (ESA) a mis en orbite mardi soir le premier d’une nouvelle génération de satellites météorologiques. « C’est un instrument très important », a déclaré à Business AM Daniel Gellens, directeur général de l’Institut royal météorologique (IRM).

L’essentiel : le satellite météorologique a décollé vers 21h30, heure belge, à bord d’une fusée Ariane 5 depuis la base de lancement européenne en Guyane française et accomplira un certain nombre de tâches importantes.

  • Le satellite, le Meteosat Third Generation (MTG), ainsi que deux autres satellites artificiels, devraient à terme prendre des images de l’Europe et de l’Afrique et effectuer des mesures sur la température, le vent, les couches nuageuses et l’humidité.
  • « Le premier satellite est ce que nous appelons un imageur. Il prendra des images globales du globe à très haute résolution. Au niveau équatorial, cette résolution sera d’un kilomètre. Aux latitudes plus élevées, elle sera légèrement inférieure », précise M. Gellens. Cela devrait aider les organisations météorologiques à surveiller plus rapidement les conditions météorologiques changeantes, telles que les vagues de chaleur et les tempêtes violentes.
  • Mais ce n’est pas seulement la résolution qui est plus élevée. Les satellites seront capables de prendre une image de l’Europe toutes les 150 secondes, et une image de l’Europe et de l’Afrique ensemble toutes les 10 minutes. L’ancienne génération de satellites pouvait prendre une image toutes les 5 et 15 minutes respectivement.
  • « Les balayages sont plus rapides, ce qui permet aux météorologues de suivre les événements, tels que les tempêtes extrêmes, plus rapidement et de faire de meilleures prévisions« , a déclaré M. Gellens. Cela permettrait notamment d’améliorer les prévisions immédiates, c’est-à-dire les prévisions météorologiques à court terme qui sont rapidement ajustées en fonction des nouvelles données.
  • Phil Evans, président d’EUMETSAT, l’Organisation européenne pour le développement et la gestion des satellites météorologiques, a déclaré en septembre que lorsque le système sera à pleine puissance, il pourra envoyer aux organisations météorologiques au moins 50 fois plus de données que son prédécesseur, le Meteosat Second Generation (MSG).
  • Un nouvel instrument, le Lightning Imager, est également à bord. Grâce à lui, la foudre sur 80 % de la surface de la Terre pourra être observée depuis l’espace. Cela devrait permettre, entre autres, de rendre les voyages aériens plus sûrs. Selon M. Gellens, il est actuellement encore très difficile d’observer la foudre au-dessus des océans. Par conséquent, les données du Lightning Imager permettront d’améliorer considérablement les modèles météorologiques.

Le rôle de la Belgique

Zoom sur : La Belgique a également joué un rôle dans le développement du MTG.

  • Avec le Service public fédéral de programmation Politique scientifique (BELSPO), l’IRM représente la Belgique au sein d’EUMETSAT. Au cœur de cette organisation, la Belgique a partagé la responsabilité de la planification et du développement du MTG.
  • EUMETSAT est une organisation intergouvernementale issue de l’Agence spatiale européenne (ESA). Outre la Belgique, un grand nombre de pays européens et la Turquie ont un siège dans l’organisation.
  • En outre, selon Gellens, la Belgique joue également un rôle secondaire. « L’IRM participe au développement de divers produits et plusieurs équipes travaillent sur les installations d’application satellitaires (SAF). »
  • Les SAF sont des services de soutien qui traitent les données recueillies par les satellites. Ces données sont ensuite transmises aux utilisateurs finaux. Il s’agit notamment des services météorologiques, des services climatiques et du service de prévision immédiate mentionné ci-dessus.

Orbite autour de la terre

Le progrès : Pendant ce temps, le satellite est en orbite.

  • Au cours des prochains jours, il effectuera d’autres manœuvres pour se placer sur une orbite dite géostationnaire à 36.000 kilomètres de la Terre. Cela signifie qu’un satellite est stationné au-dessus du même point de notre planète.
  • Il s’agira du premier des six satellites qui seront lancés au cours des prochaines années. Trois d’entre eux seront placés en orbite autour de la Terre. Chacun d’entre eux remplacera les satellites de la génération précédente.
  • Le prochain satellite sera lancé en 2024. Puis, deux ans plus tard, le troisième devrait aller dans l’espace.
  • Une fois la durée de vie du premier satellite expirée, ils seront remplacés au début des années 2030. En construisant six satellites, la constellation devrait rester opérationnelle jusqu’en 2040 au moins.
  • L’importance des satellites ne peut être sous-estimée, selon M. Gellens. « Un instrument comme le MSG, ces satellites sont opérationnels depuis près de 15 ans. Ce sont des instruments très stables et fiables qui soutiennent réellement de nombreuses tâches des services météorologiques. Ce (le plus récent des satellites, NDLR) est un instrument très important », a conclu le directeur du RMI.
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