Rocky Balboa à la TV? Evidemment que je regarde!

Encore une fois, on s’acharne frénétiquement sur sa télécommande en cette soirée d’un vide télévisuel déprimant. Et encore une fois, on tombe sur une perle de nostalgie avec ce cher Rocky, premier de la saga. 

On ne compte plus le nombre de fans de Stallone et de son personnage. Mais à l’époque de la 3D, ou des super-héros Marvel, comment expliquer un engouement quasi intact pour ce film si vieux à si petit budget, et cette admiration pour son héro un peu idiot?

Pour comprendre un film, il faut cerner son contexte historique. L’Amérique des 70’s, c’est avant tout une des périodes les plus noires du Pays avec en introduction l’assassinat de Kennedy. S’en suivirent le traumatisme de la guerre du Vietnam, la paranoïa du Watergate (scandale politique d’écoutes téléphoniques), la crise économique, le chômage,… Une ambiance parfaitement dépeinte dans ce film, tourné dans une ville industrielle (Philadelphie) en plein KO où les personnages déambulent tels des fantômes.

2016 : Sommes-nous loin de cette ambiance? Pas sûrs… les guerres s’empilent, Daesh nous file la trouille, scandales et politiques sont comme frère et sœur, et personne ne parle d’une situation économique prospère ou réjouissante.

Plus significatif encore, ce sont les thématiques du film qui prêtent à réflexion. En pêle-mêle, Rocky relate le racisme Noirs-Blancs, une télévision sensationnaliste, l’apologie du célibat, l’alcoolisme, et certainement le plus important : l’amour et la confiance en soi.

Dans cet univers d’une morosité oppressante, où tout espoir semble impensable, Rocky fait passer un message : après tout, si tu veux t’en sortir, ne compte sur personne. Retrousse tes manches et fonce, même s’il y a de la casse. Et si un moment donné ça te semble trop dur, puise dans l’amour que tu portes à quelqu’un (Adriaaaaaann!).

Calquez ces valeurs sur un personnage aussi simple que possible. Rendez-le même un peu bête et maladroit, histoire qu’on ressente de l’empathie pour lui, et le tour est joué! On s’identifie à lui, à son histoire d’amour improbable, et on apprend à l’aimer. 1976 ? 2016 ? Peu importe, le contexte est sensiblement identique et les valeurs universelles, intemporelles que le récit défend font qu’on prend toujours autant de plaisir à voir et à revoir le film!

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