Recommandation d’une étude: augmenter le prix de l’alcool réduirait vraiment la consommation des jeunes

Selon une étude menée par HoGent et les universités de Gand et de Liège commandée par le gouvernement fédéral, le prix des boissons alcoolisées ferait varier la consommation d’alcool chez les jeunes, peut-on lire sur VRT Nieuws. Les chercheurs ont examiné le comportement des jeunes face à l’alcool dans le but de faire des recommandations par rapport à la législation en place. Et pour eux c’est sans appel, c’est au prix qu’il faut toucher et non à l’âge minimum (qui est de 16 ans aujourd’hui dans notre pays). 

En Belgique, la consommation d’alcool est bien ancrée dans les moeurs, et ce également chez les jeunes. En Fédération Wallonie Bruxelles par exemple, 85 % des 12-20 ans ont déjà consommé de l’alcool. Et même si beaucoup d’entre eux ne consomment de l’alcool que de manière occasionnelle, on constate que l’expérimentation des boissons alcoolisées est de plus en plus précoce.

« Tirer le meilleur parti »

Les chercheurs de HoGent et des universités de Gand et de Liège ont tenté de voir ce qui pourrait impacter le comportement des jeunes face à l’alcool et un des résultats obtenus est clair, c’est le prix. « Nous constatons que lorsque les jeunes ont plus d’argent ou quand le prix est plus bas, ils consomment aussi plus d’alcool », explique la chercheuse Tina Van Havere (HoGent) à VRT NWS. La chercheuse explique notamment que lorsque les jeunes sont en soirée et que le prix du coca est le même que celui d’une bière, il n’y a pas photo, ils choisissent la pinte pour « tirer le meilleur parti de leur argent de poche ». Le même phénomène est observable pour les soirées du genre « all in », c’est-à-dire que les jeunes payent un droit d’entrée plus élevé mais ont ensuite toutes les boissons à volonté. « Rendons le prix de l’alcool plus élevé et les boissons non alcoolisées moins chères ou même l’eau gratuite » explique encore Tina Van Havere.

Pas de limite d’âge mais une augmentation des prix

Les auteurs de cette étude ont reçu 200.000 euros du gouvernement fédéral pour établir une liste de recommandations par rapport à la législation sur l’alcool dans notre pays. Selon eux, ce ne serait pas la limite d’âge qui freinerait la consommation d’alcool des jeunes mais plutôt le prix de vente de celui-ci. Mais pour le groupe de chercheurs, ce n’est pas la seule priorité. En effet, il faut une action plus globale et cela passe notamment par de la sensibilisation, un changement de l’exemple donné par les adultes, etc. « Boire fait partie de notre culture, alors ne vous concentrez pas sur les jeunes, mais regardez l’exemple que nous leur donnons », dit Van Havere. Selon elle, des initiatives comme la Tournée Minérale sont le genre d’exemple à suivre.

Clarification de la loi

En janvier dernier, Maggie De Block avait déjà annoncé vouloir refuser la vente de spiritueux aux moins de 18 ans (aujourd’hui moins de 16 ans) et ne permettre que l’achat de vin ou de bière. Mais le cabinet de la ministre de la Santé a également expliqué vouloir clarifier la loi qui n’est, selon lui, pas claire aujourd’hui. L’augmentation des accises sur l’alcool en 2016 va déjà dans le sens des résultats de la recherche, mais le ministère de la Santé devrait aussi prendre en compte les autres recommandations dans sa future législation.

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