Prix, catalogue, connexion: les points forts et faibles de Google Stadia, le futur du gaming

Ce jeudi, Google a donné plus d’informations sur Stadia, son portail de jeux vidéo censé révolutionner le gaming. On sait tout ce qu’il faut savoir: le prix, le catalogue de jeux, la connexion nécessaire, la manette etc. Si tout cela s’annonce bien joli, il y a quand même quelques points noirs. Faisons le point. 

Avec Stadia, Google entend bien révolutionner l’industrie du gaming. Il faut dire que le concept donne envie: en échange d’un abonnement, les joueurs pourront accéder à toute une série de jeux sans avoir besoin d’une console grâce au cloud. La plate-forme sortira en novembre prochain et proposera une trentaine de jeux plus ou moins récents qu’il faudra acheter à l’unité. En plus des jeux, il faudra également passer à la caisse pour se procurer la manette et le Chromecast, un boitier permettant de jouer sur tous les supports possibles et imaginables: télévision, ordinateur, tablette, smartphone etc.

Comment ça marche?

Rappelons tout d’abord le concept du « cloud gaming ». En gros Stadia permettra aux gens de jouer sans avoir de véritable console. Tu achètes un jeu et tu peux y jouer directement grâce aux serveurs de Google qui feront tourner les jeux eux-même. Seule restriction: avoir une connexion internet. Envie de jouer? Alors sors ta manette Stadia devant ta télé ou ton ordinateur et lance une partie sur le jeu de ton choix (que tu auras préalablement acheté).

Ce service sera lancé dès novembre 2019 et ce, dans 14 pays différents pour commencer, dont la Belgique. A terme, Stadia devrait être accessible dans le monde entier mais il y a quelques petits problèmes à noter. On y reviendra. Il existe déjà une sorte de précommande: pour 129 euros, le client recevra chez lui en novembre une manette et un Chromecast Ultra permettant de diffuser un flux Internet sur une télévision avec une prise HDMI. Cette manette et ce Chromecast Ultra, qui peuvent aussi s’acheter séparément (la manette Stadia coûtera 69 euros seule), seront les seuls éléments fournis côté matériel. Tout le reste se trouve sur le cloud. Mais il faut noter qu’il sera tout de même possible de jouer sur PC au clavier et à la souris. La manette n’est donc pas forcément indispensable.

Points négatifs: connexion, catalogue, pollution

Si le concept est plutôt très attrayant et excitant, il comporte son lot de points négatifs qui ne font pas vraiment envie. Le premier, et c’est sans doute le plus important, c’est qu’il faudra une sacré bonne connexion internet pour profiter à fond du service. Selon Google, il faut un débit d’au moins 10 mégabits par seconde en vitesse de téléchargement (download), et de 1 mégabit par seconde en émission (upload). Et on ne te parle même pas du débit si tu veux jouer en 4K. En gros, disposer de la fibre optique semble quasi indispensable pour profiter pleinement des jeux proposés. Or, la Belgique est largement à la traine à ce niveau en Europe malgré un développement record lors des deux dernières années. A moins de vivre en ville, pas évident d’avoir une telle connexion, cela peut provoqué des inégalités entre les joueurs et ce n’est jamais bon. Tu peux faire un test de connexion ici!

Les jeux, parlons-en. Pour l’instant, 30 jeux sont annoncés, on parle ici de jeux qui sont déjà tous sortis. Seules quelques nouveaux titres sont annoncés comme Borderlands 3 et Baldur’s Gate 3. C’est plutôt faible sachant qu’ils seront payants et non-compris dans l’abonnement du service. Mais soyons patients, l’E3 approche et Google devrait y annoncer de nouveaux jeux, du moins on l’espère (la liste complète des jeux est en fin d’article).

Et enfin, un tel service va coûter cher à la planète. Puisque tout se fera grâce aux serveurs de Google, ceux-ci vont devoir bosser comme jamais et seront de plus en plus nombreux. Et les serveurs, ça consomment énormément. Pour rassurer tout le monde, Google a annoncé que ses serveurs tournaient tous grâce à de l’énergie renouvelables, mais tout de même. Au moins on peut se dire que Stadia ne produit pas de plastique, c’est déjà ça. Ah bah non. Loupé, il y a les manettes.

Gros point fort: les tarifs et son concept

Là où Stadia fait fort, c’est dans les tarifs proposés. Il y a en effet plusieurs offres. Une offre payante, le Stadia Pro, à 9,99€ par mois qui permet de jouer en 4K et en 60 images par secondes avec du son 5.1. Les jeux sont payants à l’unité mais des jeux gratuits débarqueront régulièrement pour les abonnés. On est donc loin d’un modèle à la Netflix où tout le contenu est accessible une fois l’abonnement payé. On est plutôt sur une sorte de Steam mais avec un abonnement.

Là où ça devient vraiment intéressant, c’est qu’il existe une offre gratuite. Et au final, il n’y a pas vraiment d’énormes différences avec Stadia Pro. L’offre Stadia Base permet de jouer en 1080p 60 images par secondes, ce qui est largement suffisant surtout si on a pas d’écran 4K, le son est en stéréo classique et pour les jeux, on n’a juste pas accès aux jeux gratuits. Donc au final ça vaut le coup. Il faudra tout de même passer à la caisse pour se procurer une manette et le fameux Chromecast (si tu veux jouer sur une télé). Seul petit bémol: la version Stadia Base ne sera disponible qu’en 2020. Si tu veux t’y mettre dès la sortie du service en novembre, il faudra obligatoirement passer par l’offre Stadia Pro.

Mais au final, le plus gros point fort est son concept qui reste excitant malgré ses défauts. Pouvoir jouer à un jeu instantanément quand on le désire sans devoir le télécharger au préalable pendant des heures est plutôt appréciable. Reste à savoir si les vrais bons jeux seront au rendez-vous et si tout cela sera jouable sur tous les supports. Car pour l’instant, on ne s’imagine pas trop jouer à Red Dead Redemption 2 sur smartphone, mais pourquoi pas?

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