Première mission « Armageddon » pour la NASA et l’ESA visant à dévier la trajectoire d’un astéroïde

La NASA et l’ESA s’associent pour envoyer une sonde sur un astéroïde potentiellement dangereux afin de le faire changer de trajectoire.

Parmi les périls qui menacent l’humanité dans son ensemble (sans qu’elle y soit pour quelque chose), les gros cailloux venus de l’espace figurent en bonne place dans l’inconscient collectif. Et ce n’est pas que de la science-fiction: un astéroïde ou une comète qui s’écraserait à pleine vitesse sur notre petite planète reste un péril très concret. On pense à l’impact qui a très probablement provoqué l’extinction massive de Crétacé, il y a 65 millions d’années, mettant fin au règne des dinosaures. Mais des objets plus petits peuvent aussi provoquer de gros dégâts, comme L’événement de la Toungouska en 1908, ou encore le météore qui s’est désintégré au dessus de l’Oural en 2013, faisant plus d’un milliers de blessés légers.

Face à ce danger, les agences spatiales travaillent depuis longtemps à identifier les objets spatiaux potentiellement dangereux afin de prévoir à l’avance quand et où se produirait une collision. Mais pour mettre la Terre et l’humanité hors de danger, il faudrait être capable d’empêcher le choc. Là aussi, on n’est pas dans un film de SF : on ne va pas envoyer Bruce Willis poser des charges nucléaires sur le dangereux caillou. Il serait plus simple de le dévier. Et c’est ce que la NASA et l’ESA, l’agence spatiale européenne, comptent bien essayer.

Billard cosmique

Les deux agences spatiales prévoient de faire décoller la mission DART (Double Asteroid Redirection Test) le 24 novembre prochain. Objectif : l’astéroïde Didymos, potentiellement dangereux avec ses 52.700.000 tonnes (!). Mais le satellite DART ne va pas s’en prendre à ce géant : il a pour mission de légèrement percuter Dimorphos, le « petit frère » de Dydimos qui orbite autour de lui. L’objectif de ce test est de s’assurer qu’il est possible de modifier la trajectoire d’un astre en le « bousculant » gentiment. Le professeur Fitzsimmons de l’université de Belfast profite que le 30 juin soit la Journée mondiale des Astéroïdes (sic) pour présenter ce qu’il qualifie de « grande partie de billard cosmique ».

En se prenant au plus petit des deux, la NASA et l’ESA s’assurent qu’il n’y a pas de risque de déclencher une catastrophe : l’attraction de Didymos est assez forte pour que son petit frère ne quitte pas son orbite, et ne s’en éloigne que légèrement. La seconde partie de la mission DART, la sonde HERA quittera la Terre en 2024 pour observer les effets à long terme de l’impacteur DART. Les résultats de l’expérience devraient être analysables en… 2027. On avance donc dans la bonne direction, mais on espère quand même ne pas avoir affaire à une situation réelle d’ici là.

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