Publifin, Pulbipart et maintenant Telenet. Mais que se passe-t-il chez les élus belges? C’est simple: chaque jour, les médias révèlent que les politiques belges cumulent plusieurs mandats et qu’ils sont parfois payés très très grassement. Dernière victime en date? Siegfried Bracke, chef de groupe N-VA au conseil communal de Gand et président de la Chambre, qui bossait aussi pour Telenet. Dorénavant, il n’exercera que son mandat de président de la Chambre.
L’affaire Publifin est un château de cartes qui ne finit pas de s’écrouler. Chaque jour, de nouvelles informations révèlent à quel point les ramifications entre les intercommunales belges sont longues et complexes. Ces informations éclaboussent sur de nombreux politiciens et aucun politicien n’est épargné. Même ceux qui n’ont aucun lien avec l’organisation liégeoise comme Siegfried Bracke (N-VA).
Du scandale Publifin est apparu le scandale Publipart, sorte de miroir flamand du même problème. En résumé, Publilec appartient à Publipart qui appartient à Publifin. Et chez l’intercommunale Publilec, plusieurs élus politiques ont été joliment rémunérés alors qu’un décret flamand limite ce type de rémunérations.
Conséquence 1: Tom Balthazar, tête de liste de la coalition sp.a-Groen pour les prochaines élections communales de Gand, a démissionné de son poste d’échevin. Conséquence 2: sp.a-Groen réplique en tapant sur l’opposition, à savoir la N-VA.
Sp.a VS N-VA
La grande arme actuelle pour taper sur l’opposition, c’est de sortir le nombre de mandats de son adversaire. Pour cela, il suffit de faire un tour sur Cumuleo ou de fouiller le Moniteur belge. Et c’est ce qu’a fait la coalition gantoise sp.a-Groen en questionnant les mandats des élus N-VA.
Premier à en faire les frais: Koen Kennis (N-VA), échevin anversois de la Mobilité et des Finances et champion du cumul des mandats. Avec un total de 42 mandats (selon Cumuleo), dont 17 rémunérés, Kennis touchait une rémunération nette de 7237 euros par mois.
Une révélation qui a fait grand bruit même si Kennis ne s’en cachait pas. Sur Twitter: « Aucun problème de transparence avec mon salaire. Ce n’est pas peu, mais je travaille dur dans l’intérêt des Anversois. » Rappelons aussi que ce n’est pas énorme comparé aux 50.000 euros que touchait mensuellement le bourgmestre Stephane Moreau (PS).
Gn probleem met transparantie over mijn verloning. Nt weinig, mr daar werk ik hard voor in belang vd Antwepenaar https://t.co/JSah2VxSBT
— Koen Kennis (@Koen_Kennis) 13 février 2017
Bracke et Telenet
Le président des socialistes John Crombez a alors sorti une autre carte contre l’opposition flamande, les nationalistes de la N-VA. Après avoir traité Siegfried Bracke de « vautour« , il a interrogé ses mandats.
Dont voici les principaux: chef de groupe N-VA au conseil communal de Gand, président de la Chambre et un poste d’administrateur chez Telenet, fournisseur d’accès à Internet (FAI) en Flandre.
« Combien touche-t-il pour ce poste », ont demandé lundi les journalistes de l’émission Terzake (VRT) au président de la Chambre. Bracke a refusé de répondre, arguant que cela était personnel. Mauvais choix: il n’en fallait pas plus pour aiguiser l’attention des journalistes du Tijd et de L’Écho. Nos confrères ont ainsi révélé que Bracke touchait une rémunération fixe de 12.000 euros brut par an à laquelle il fallait ajouter 2.000 euros par consultation.
Sachant que Siegfried Bracke touche déjà 300.000 euros par an pour son poste de président de la Chambre – plus que le premier ministre Charles Michel ou la chancelière allemande Angela Merkel – cette nouvelle a explosé comme un ballon rempli d’eau. Du pain bénit pour l’opposition (PS et Ecolo).
Dus @sthbracke past eerdere verklaring over publipart aan en blijft weigeren ontvangsten van privé bedrijf Telenet bekend te maken @radio1
— John Crombez (@johncrombez) 14 février 2017
Ecolo s’en mêle, Bracke démissionne
Conséquence numéro 3: Siegfried Bracke annonce mardi soir qu’il démissionne du FAI flamand. « Communication de service. Je quitte le conseil consultatif de Telenet », annonce-t-il sur Twitter (voir ci-contre).
Mais les Verts n’en démordent pas. « Nous allons lui demander qu’il prenne l’engagement de n’exercer que sa fonction de président de la Chambre, » explique ce mercredi matin Jean-Marc Nollet au Soir. « Qu’il renonce par exemple à ses activités de coaching, car d’autres mandats présentent un risque potentiel de conflit d’intérêt. »
Conséquence numéro 4: ce mercredi midi, lors de la conférence des présidents de la Chambre, un nouveau groupe de travail a été mis en place. Celui-ci devra examiner le rôle que le président de la Chambre devrait ou doit jouer et les mandats qu’il peut encore assumer. Qui sera le prochain blessé dans cette grande lutte politique?
Dienstmededeling.
— Siegfried Bracke (@sthbracke) 14 février 2017
Ik vertrek uit Telenet Adviesraad. Poenschepper? Ik niet. Maar hoeft niet meer voor mij. Geen punt. Punt.