On se les gèle ici, alors qu’au pôle Nord, il fait chaud. Mais pourquoi?

C’est difficile à croire et pourtant c’est vrai. Pendant q’on grelotte ici en Belgique, les températures sont ridicules en Arctique: entre 20 et 30 degrés, ce qui est plus chaud que la normale. Pourtant c’est à ce moment qu’il devrait y faire le plus froid. Ce n’est pas la première fois que l’on peut observer cette hausse anormale de températures. C’est en tout cas alarmant, il n’y a pas d’autre mot pour le dire.

Au Spitzberg, une île norvégienne située à 1.000 kilomètres du pôle Nord, il a fait plus chaud ces 86 derniers mois, chaque mois, que ce que l’on a pu observer depuis qu’on est en mesure d’avoir ce genre de données de températures, depuis un siècle. Et ce n’est pas qu’un petit peu.

Au cours des derniers 30 jours, il a fait en moyenne 9 degrés Celsius plus chaud que la normale. Cela proviendrait du fait qu’à cet endroit, le réchauffement climatique va 6 à 7 fois plus vite que chez nous.

Cette semaine, dans la station météorologique la plus au nord du Groenland, les scientifiques ont enregistré plus de 24 heures de températures positives. D’après l’Institut danois de météorologie, ce n’est que la troisième fois que les températures sur cette latitude (500 km du pôle Nord) montent si haut en février. Ce serait arrivé également en 2011 et l’année dernière.

Un tiers de la glace de la mer de Béring a fondu en une semaine

Ces températures anormalement hautes sont partout en Arctique. De l’autre côté, à Utqiaġvik (appelé avant Barrow) en Alaska, il a fait 22 degrés plus chaud que d’habitude cette semaine. Il fait si chaud que sur une semaine, un tiers de la glace de la mer de Béring a fondu au large de la côte ouest de l’Alaska. En février!! Brian Brettschneider, un climatologue basé en Alaska, a déclaré que la surface totale de la glace en mer le 20 février était la plus faible jamais enregistrée.

Cela a des conséquences graves non seulement à long terme, mais surtout à court à terme. Normalement, à cette période, la glace protège les côtes des grandes vagues lorsqu’il y a des tempêtes. Mais aujourd’hui, cet obstacle n’est plus assez fort et tend à disparaitre ce qui provoque des dégâts irréversibles. Des villages côtiers entiers sont menacés.

Pas de gel pendant quatre jours au pôle Nord

Dans toute la zone au-dessus de la latitude 80°, il fait 6 degrés de plus que la normale depuis le 1er janvier et parfois même 14 degrés par endroits. Ce sont donc des moyennes. Les prévisions pour les jours à venir sont encore pires, puisqu’on annonce des températures supérieures de 34 degrés par rapport aux « normales de saison », si on peut encore le dire. Au Pôle Nord même, il ne va pas geler ce week-end et ce pendant quatre jours annoncent certains scientifiques.

Et ceci, toujours… au mois de février!! Alors que chez nous, il va clairement geler ce week-end.

Cette carte dit tout:

Selon une analyse de Climate Central, ces phénomènes de réchauffement extrême dans l’Arctique deviennent en fait normaux. Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’il y a moins de glace en mer, et qu’il est donc plus facile que la chaleur arrive aux pôles. Les températures record et le manque de glace, c’est exactement ce que les scientifiques avaient prévu pour l’Arctique pendant des années et cela commence à changer drastiquement le paysage. « L’Arctique ne montre aucun signe d’une retour des gelées dans la région comme nous le prédisons depuis des décennies », conclut le NOAA dans son Arctic Report Card qui a été publié en décembre 2017.

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