Matteo Salvini se résout finalement à laisser 27 migrants mineurs débarquer en Italie mais en laisse 107 autres dans la misère

Actuellement, un bateau de l’ONG espagnole Proactiva est stationné au large de Lampedusa. A son bord, plus d’une centaine de migrants non autorisés à mettre le pied en Italie. Mais vu la situation horrible de ces personnes sur l’embarcation, 27 mineurs ont pu descendre et se mettre au sec. 107 personnes sont encore sur l’Open-Arms, le bateau de l’ONG.

On en parle moins qu’avant, mais des migrants arrivent toujours à l’île de Lampedusa, la première terre européenne située entre la Sicile et l’Afrique. Actuellement, un bateau de l’ONG Proactiva a jeté l’ancre au large de l’île avec plus d’une centaine de migrants à son bord. Les conditions de vie sur le bateau sont comme d’habitude presque intenables et évidemment des mineurs non accompagnés sont de la partie.

Mais le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini a fait un geste. A contrecoeur certes mais il l’a fait: il a autorisé 27 mineurs à débarquer en Italie. « Ils seront évacués par les gardes-côtes de Lampedusa », a tweeté Proactiva peu après l’annonce du ministre. Par contre, les 107 adultes restants sont priés de rester à bord et de prendre leur mal en patience pour une durée indéterminée.

Situation explosive à bord

Comment expliquer à une centaine de personnes qui patientent sur un bateau à l’arrêt depuis jeudi que des passagers vont être évacués mais pas d’autres? Mission impossible pour Proactiva qui fait ce qu’elle peut mais la situation reste explosive à bord et peut dégénérer à n’importe quel instant.

Pourtant, pas moins de six pays européens ont donné leur accord pour accueillir toutes ces personnes en difficulté: »La Commission a eu des contacts intensifs au cours de la semaine écoulée et nous sommes très reconnaissants de la coopération de la France, l’Allemagne, le Luxembourg, le Portugal, la Roumanie et l’Espagne », a commenté vendredi une porte-parole de la Commission, Vanessa Rock. Mais le son de cloche est bien différent dans le chef des autorités italiennes.

Le ministère de l’intérieur italien assure en effet « qu’aucun pays européen n’a fait de pas formels pour accueillir les migrants se trouvant à bord. »

Séquestration

Vu la situation des migrants sur ce bateau bloqué depuis jeudi au large de Lampedusa, un procureur sicilien a ouvert une enquête contre X pour séquestration de personnes et abus de pouvoir sur la décision d’empêcher l’Open-Armes d’amarrer. Il a donc lancé une perquisition au siège des services des gardes-côtes italiens à Rome.

Vendredi, le commandant de l’Open-Arms décrivait la situation sur le bateau, à l’arrêt à seulement quelques centaines de mètres du port de Lampedusa. « Tout le monde est cassé psychologiquement, cette situation est devenue insoutenable », avait déclaré Marc Reig à la chaîne de télévision espagnole TVE. « A chaque seconde qui passe, le déclenchement de la bombe se rapproche. Ou quelqu’un coupe le fil rouge et désactive la bombe maintenant, ou alors l’Open-Arms va exploser. (…) C’est inhumain. Nous sommes près de la terre ferme et les gens pourraient s’y rendre à la nage. Ils veulent se jeter dans l’eau. »

Cette affaire provoque un joyeux bordel chez nos amis italiens puisqu’on parle désormais d’une véritable crise gouvernementale. Pour rappel, le 8 août dernier, Matteo Salvini a fait voler en éclat la coalition formée par la Ligue du Nord et le Mouvement 5 étoiles. En effet, jeudi dernier, deux ministres du Mouvement 5 étoiles ont refusé de signer le décret interdisant les eaux italiennes à l’Open-Arms. Et sans ces deux signatures, impossible de faire dégager le bateau. Alors désormais, en plus d’une crise migratoire, Matteo Salvini doit gérer une crise gouvernementale mais pour le coup, on peut se dire qu’il l’a bien cherché en instaurant une politique migratoire extrêmement stricte.

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