« Tout sera de plus en plus personnalisé, même les tableaux de bord des voitures. » Du coup, Twikit développe et vend un logiciel qui permet aux entreprises de customiser leurs produits (des bijoux aux cadeaux d’affaires) pour l’impression en 3D. Martijn Joris raconte l’aventure qu’il a lancée, juste au bon moment, et comment son entreprise croît avec la vague de l’impression 3D.
Ça y est, les humains n’en sont plus à imprimer des A4 noirs et blancs. Ils impriment des parties du corps et peut-être bien ton prochain repas. En attendant qu’il arrive, il y a des Belges qui se sont lancés dans l’impression 3D il y a quelques années, avant tout le monde en fait. Martijn Joris raconte comment il a eu l’intuition qu’il était au bon endroit au bon moment, même si personne ne lui avait montré l’exemple.
Ce qu’il voulait, c’est que les gens puissent customiser des objets, selon leurs goûts, vite et bien. Twikit est donc un logiciel pour des marques de bijoux, d’électroniques, d’objets divers et variés, qui vendent à leur tour à des particuliers, contents d’avoir des produits quasi sur mesure.
Avec Twikit, les clients qui peaufinent leurs bijoux ou leurs cadeaux d’affaires n’ont pas besoin de gérer la 3D par exemple, ni même de downloader un logiciel compliqué. En quelques clics, ils passent commande et le système imprimera en 3D, selon leurs desiderata, l’objet de leur choix.
Martijn Joris nous raconte ici comment il a pu faire grandir sa boîte et attirer les profils à part dont il avait besoin.
Que fait Twikit, pour les non-initiés?
Twikit, c’est une solution qui permet la personnalisation pour l’impression digitale… Ok, mais ça fait déjà quelques mots mystérieux. En fait, nos clients peuvent intégrer notre plate-forme, notre logiciel, dans leur environnement de travail. Ils peuvent combiner notre solution avec leurs imprimantes 3D, leurs cutters lasers et « tweaker », personnaliser leurs produits. Grâce au software Twikit, ils peuvent vendre des objets customisés.
Par exemple?
Un bijou personnalisé! Le client peut aller dans un magasin en dur ou sur une interface en ligne et commander son bijou sur mesure: il voudra de l’or, il voudra tel motif, il voudra voir son nom gravé dessus… Il passe commande et, boom, le système fait en sorte que le fichier soit imprimé en 3D.
On distribue notre plate-forme, notre software sous licence à des marques, des designers, des entreprises qui réalisent des objets pour les particuliers. La gamme est large: elle va de l’électronique grand public, avec Philips, aux bijoux. Et ça va aller croissant: dans le futur, même les tableaux de bord des voitures seront personnalisés.
Est-ce que tu as le sentiment d’avoir commencé au bon endroit, au bon moment?
On s’est lancé il y a quatre ans et on était des pionniers, vraiment. Ça a ses difficultés mais beaucoup d’avantages surtout: des entreprises internationales nous ont trouvés online, parce que nous étions ceux qui pouvaient leur offrir ce qu’ils cherchaient.
Aussi, cela nous une fameuse avance en terme d’apprentissage et d’expérience.
Quant à la Belgique… On a des bons profils, l’éducation est bonne, elle pourrait encore être améliorée.
Qu’est-ce qui t’a donné l’intuition que tu touchais à quelque chose de prometteur, avec l’impression 3D?
Lors de mon premier job, chez materialise, déjà dans l’impression 3D, j’ai senti qu’il y avait là une fameuse puissance, un grand potentiel. Comme designer, j’avais le sentiment que la customisation, c’était vraiment quelque chose: c’est important pour les gens de pouvoir customiser leurs produits.
Du coup, on a fait un brainstorming avec les autres co-fondateurs, on a regardé quelles technologies il fallait. Et on s’est lancé.
Une fois qu’on a été live, il y a eu des signaux positifs qui sont arrivés: des entreprises étaient intéressées par notre offre – on avait décidé de commencer avec un produit qui pouvait montrer ce qu’on était capable de faire. On s’est lancé dans les cadeaux professionnels, un business un peu boring à la base, ok… Mais ce sont des objets qui doivent être customisés! Ça, c’était notre première interface.
Twikit n’est plus une start-up, c’est une scale-up, dit-on. Où et comment avez-vous grandi?
Nous sommes aujourd’hui seize dans notre bureau principal à Anvers. On a aussi un bureau à New York, à Brooklyn précisément. On a choisi les États-Unis et New York parce qu’y on a trouvé que l’écosystème autour de l’impression en 3D, du design, de la robotique était bon. Et on a suivi la demande, en fait.
C’est vrai qu’à Londres, en France… Il y a aussi des choses à faire… Mais on peut les faire depuis Anvers! Maintenant, on a même des clients en Malaisie.
Avec qui as-tu lancé Twikit?
On a fait ça à trois, Georges Lieben est plus du côté du développement de produits, du digital – comme moi en fait, sauf que moi je me suis lancé directement dans l’impression en 3D. Gijs Hoppenbrouwers, le troisième co-fondateur, est dans le marketing.
Comment as-tu trouvé et retenu les seize personnes qui font Twikit?
On est une équipe de passionnés: il y a une bonne culture d’entreprise, on va vers un même but et il y a plein de choses à apprendre. En fait, nous sommes des pionniers dans notre secteur: du coup, on attire des profils particuliers.
En soi, on a besoin de gens qui gèrent l’aspect software et développement du produit, c’est une combinaison plutôt cool… Mais, à l’interview, on va chercher le talent, la curiosité, la passion… plutôt que les compétences pures et dures. De toutes façons, nos recrues devront apprendre énormément.
Et quels ont été les moments les plus stressants de l’aventure Twikit?
Quand tu fais grandir une entreprise, tu traverses beaucoup de victoires… et de chutes! Un jour, c’est la gloire, le suivant, tu trébuches sur une foule de problèmes. Mais ça fait partie de l’aventure, c’est ce qui la rend grande.
Si je devais pointer l’une ou l’autre difficulté en particulier… Vendre à une grande entreprise entraîne beaucoup d’incertitudes: une fois qu’on a conclu la vente, il faut arriver à remettre ce qu’ils attendent, dans les délais. Et comme start-up, il faut arriver à maintenir son cash flow.
Comment est-ce que tu gères le stress?
Avoir une bonne équipe, c’est vraiment important parce qu’alors tu peux partager quand quelque chose ne va pas.
Bon, puis j’aime bien de travailler dur, ça me donne de l’énergie. Aussi, faire du sport, ça me permet de garder un bon niveau d’énergie. Et la vie sociale… Eh bien, je libère du temps pour en avoir quand même un peu.