Marche arrière toute: Olivier Maingain (DéFi) renonce à certaines exigences pour ne pas bloquer la Fédération Wallonie-Bruxelles

C’est un week-end décisif pour résoudre la crise politique francophone qui perdure maintenant depuis juin. Les négociations sont difficiles mais une majorité pourrait se dessiner en Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour « préserver l’union francophone », Olivier Maingain a renoncé à plusieurs exigences qui étaient de toute façon infaisable. Pour Bruxelles, le scénario du statu quo gagne tous les jours en crédibilité.

Rappel des faits: lundi dernier, MR et cdH étaient suspendus aux lèvres d’Olivier Maingain (DéFi) de retour de vacances. Lui et son parti ont dressé une liste de 80 points pour entamer les discussions sur les nouvelles majorités à Bruxelles mais surtout en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Souci, Olivier Maingain faisait également part de deux exigences qui allait complètement bloquer les discussions. Il voulait que le MR rompe sa majorité avec le PS au sein de la Province de Liège et à la Ville de Bruxelles. Illégal depuis le 1er juillet concernant la Province de Liège et infaisable à Bruxelles où un nouveau bourgmestre vient d’être nommé (Philippe Close, PS).

Plus d’exclusives

Ne voulant pas tout foutre en l’air, tout en préservant une certaine pression sur le tandem cdH-MR, Olivier Maingain a annoncé vendredi au Soir qu’il renonçait à ces deux exigences: « Je ne cherche plus à faire un changement de majorité à Liège et Bruxelles; les électeurs se prononceront ». Eh bien oui, les élections communales et provinciales c’est déjà pour le 14 octobre 2018. Aux électeurs donc de faire leur choix.

Olivier Maingain renonce aussi à faire tomber « les brebis galeuses » et ne fera donc plus d’exclusives sur Joëlle Milquet par exemple: « Je ne focalise pas sur une personne, mais il faudra régler les questions de principe. Mais je n’en fais pas une condition à la conclusion d’un accord francophone », déclare-t-il toujours dans Le Soir.

Bien. Voilà qui doit rassurer le tandem cdH et MR qui peut donc rêver d’une majorité à trois avec Défi en Fédération Wallonie-Bruxelles. Mais pas si vite: Olivier Maingain compte toujours donner sa chance au PS. Son but? Préserver l’union francophone et réformer une institution en manque de souffle. La réforme sur le décret inscription lui tient par exemple fortement à cœur et pour cela « il faut un large consensus francophone ».

Sauf que pour le MR et le cdH, il est toujours exclu de faire appel au PS au sein d’une nouvelle majorité. Cela serait un complet non-sens pour Lutgen et Olivier Chastel a répété dans une interview la semaine dernière que ça serait sans le PS. Il est peu probable que l’assouplissement des conditions de DéFi change quelque chose à cela.

Donc la plus grande probabilité en ce moment, c’est bien une majorité cdH-MR-DéFi. L’autre option est un statu quo avec le PS et le cdH. Ce n’est pas impossible. Lutgen a déjà obtenu une petite victoire en Wallonie et pourrait s’en contenter jusqu’aux prochaines élections, en 2019 celles-là.

Bruxelles: le PS encore et toujours dans le jeu

Le statu quo est par contre quasi certain à Bruxelles. Parce que la constitution d’une nouvelle majorité est encore plus compliquée qu’en FWB. Ecolo s’est volontairement mis hors-jeu et les partis flamands se mêlent à la danse. En gros une nouvelle majorité MR-cdH-DéFi, si elle est possible, devra aussi entraîner un remodelage du groupe linguistique flamand pour l’instant composé du VLD Guy Vanhengel, du SP.À Pascal Smet et de la CD&V Bianca Debaets. Eux ne veulent pas entendre parler et ils se satisfont de l’accord de gouvernement signé en 2014. Un changement déclencherait un jeu de chaise musicale avec la probable chute de Pascal Smet (SP.A). Pour le remplacer, si Groen se positionne de la même manière qu’Ecolo, il ne resterait plus que la… N-VA.

Impensable pour Olivier Maingain et son parti. Et puis, Didier Gosuin, un des cadres de DéFi répète à qui veut l’entendre qu’il ne voit pas l’utilité de changer la majorité bruxelloise. En gros, on aurait donc une majorité MR-cdH en Wallonie. Une majorité MR-cdH-DéFi en FWB et un statu quo à Bruxelles avec le PS. À quelques mois des prochaines échéances électorales, et alors que nos institutions doivent reprendre leur travail pour tout simplement gouverner, il est temps pour cette crise institutionnelle de prendre fin. Histoire de se préoccuper des vrais problèmes des citoyens…

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