Mais que va faire la Belgique de ses 15.000 mètres cubes de déchets radioactifs?

Va-t-on enfouir les résidus nucléaires dans le sol de la Belgique, les jeter à la mer ou opter pour un traitement surveillé en subsurface? La question est débattue aujourd’hui au sein de l’Ondraf, l’organisme chargé de gérer les déchets radioactifs. Leur décision devra ensuite recevoir l’aval du gouvernement fédéral.

Le nucléaire en Belgique est une question complexe à laquelle les institutions en charge du dossier ne sont toujours pas parvenues à trouver une réponse simple.

Puisque la majorité de l’électricité belge provient des centrales nucléaires et que le gouvernement Michel ne semble pas prêt d’abandonner cette source d’énergie avant 2025, il faut trouver une solution pour stocker les déchets générés par ce mode de production.

Un million d’années

En théorie, il faudrait un million d’années pour que ces déchets perdent leur radioactivité et ne soient plus problématiques. Comment faire pour que, durant ce laps de temps, ces déchets soient tenus à l’écart de la population? L’Ondraf se réunit ce vendredi pour décider de leur sort, explique le Soir. Mais attention, sa décision ne sera pas directement effective. Les conclusions de l’Organisme national des déchets radioactifs devront d’abord passer par les mains de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) pour ensuite finir sur la table du gouvernement fédéral.

À ce moment-là, si les ministres de l’Économie Kris Peeters (CD&V) et de l’Énergie Marie-Christine Marghem (MR) sont d’accord, une solution pourra être mise en place. Mais, selon Le Soir, il ne faut pas s’attendre à ce que l’on sache dans quel coin de la Belgique seront enterrés ces déchets avant 2019. En gros, le dossier risque de finir dans les mains du prochain gouvernement.

epa

« Tchernobyl souterrain »

Mais de quelle quantité parlons-nous? 15.000 mètres cubes, selon Ecolo qui évoque un « Tchernobyl souterrain« . « Après avoir largué dans la mer près de 30.000 tonnes de ces déchets nucléaires, allons-nous en enfouir 15.000m3 à tout jamais dans notre sous-sol et considérer qu’une gestion passive, sans plus aucune surveillance ni capacité de récupérer les déchets suffit? », écrit le parti écologiste dans un communiqué.

C’est que l’Ondraf planche actuellement sur un enfouissement dans les sous-sols du nord du pays. Il a été question de la région de Mol (là où se tient chaque année le Graspop) mais également de Boom (là où a lieu le Tomorrowland). Pourquoi là? En 2015, l’Ondraf a conclu que le stockage devait se faire dans un sol argileux et pas trop dur. Et à minimum 200 mètres de profondeur.

Pour Ecolo, ce choix est problématique car « aucun contrôle ne sera exercé sur ces déchets après un siècle et, pire, les déchets seront à ce moment devenus inaccessibles et donc irrécupérables ». Comme alternative, les verts proposent de faire un « stockage temporaire actif, en subsurface, avec des déchets récupérables en permanence ». Est-ce que ce conseil sera pris en compte par l’Ondraf? Pour en savoir plus, il faudra attendre les conclusions de la réunion d’aujourd’hui.

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