Les météorologues emploient très souvent l’expression « température ressentie », pour la différencier de la température affichée par le thermomètre. Et ce particulièrement en cette période de grand froid qui touche nos contrées. Mais qu’est-ce que cela signifie et comment est-elle calculée?
Tu l’as remarquée et tu la subis depuis lundi surtout, une vague d’air froid polaire souffle sur la Belgique et sur une bonne partie de l’Europe en ce moment. Les températures de journée sont glaciales: -6 à 0 degré pour ce mardi. Sans parler des températures nocturnes qui descendent jusqu’à -16 degrés sur les hauts plateaux de l’Ardenne.
Et ce n’est pas tout, un vent piquant « accentue considérablement la sensation de froid », prévoit l’Institut royal météorologique. Ce qui « donne lieu à des températures ressenties beaucoup plus basses », précise-t-il. Cette température ressentie explique donc pourquoi tu as l’impression de te les geler bien plus que ce que le thermomètre affiche.
Un seul coupable: le vent
« À l’origine, cet indice a été créé aux États-Unis parce que lorsqu’il fait froid là-bas, il y a souvent beaucoup de vent. Or, la température qu’il y a sur le thermomètre n’est pas forcément celle que ressentent les gens sur place par temps venteux, elle est beaucoup plus basse. Les météorologues américains ont donc eu l’idée de créer cette mesure pour donner une image plus réelle de ce qui les attend dehors », recontextualise l’expert météorologue Guillaume Séchet pour le Huffington Post.
En Belgique, l’IRM l’appelle également « température sensible« . C’est « celle qui est ressentie par l’effet de refroidissement du vent en contact avec le corps », la définit-il sur son site internet. « Plus la vitesse du vent est élevée, plus la température ambiante est ressentie froide », précise-t-il. C’est ce que l’on appelle « le facteur de refroidissement éolien ». En d’autres termes, le vent balaye la chaleur émise par ta peau, l’assèche, et comme il n’y a plus cette protection naturelle de chaleur, tu as l’impression qu’il fait beaucoup plus froid.
Cet indice est donc particulièrement important en montagne pour évaluer les risques sur la santé (gerçures, hypothermie, etc.) et se protéger en conséquence.
Un simple calcul
Comment la calculer? Il faut prendre en compte tant la température de l’air que la vitesse du vent, explique l’IRM. Il existe plusieurs formules, la plus simple est décrite dans un tableau par le site Météo France. Prenons un exemple: si la température de l’air est de -5 degrés et que le vent souffle à la vitesse de 40 km/h, la température ressentie sera de -14 degrés. Soit 9 degrés de moins! Tu peux aussi t’amuser à calculer la température ressentie chez toi en suivant cet outil ici.
Il faut toutefois noter que cette température ressentie n’est pas une mesure tout à fait objective, puisqu’elle est encore propre à chacun. Elle dépend de ta corpulence (ta taille et surtout ton poids), ce que tu as mangé et bu avant, la manière dont tu es habillé, si tu es malade ou pas…
Bref, garde-la à l’œil, mais ne t’y fie pas exclusivement pour décider comment t’habiller!
Vague de froid : calculez la température ressentie près de chez vous ??️https://t.co/8WWWjdMVaM pic.twitter.com/FftRycMVtm
— franceinfo plus (@franceinfoplus) 26 février 2018