L’Italie a voté, et le résultat est typiquement italien: les prochains mois ne seront que drame politique et chaos. Le parti en tête est le mouvement 5 étoiles, un choix anti-establishment qui a obtenu environ 30% des voix. Le plus gros bloc est de droite: la coalition autour de Silvio Berlusconi, 81 ans. Mais c’est une victoire amère, car dans son propre camp, l’extrême droite Lega de Matteo Salvini a fait un meilleur score que lui.
Les grands gagnants en Italie ont été annoncés alors que la moitié des votes avait été comptés: ce sont l’anti-establishment et l’extrême droite. C’est loin d’être une formule évidente pour former un gouvernement car, au sein du parlement italien, aucun majorité claire n’a émergé. Pour l’Union européenne, ce n’est pas non plus une bonne nouvelle.
Il y a de fortes chances pour que l’Italie s’embourbe dans des négociations de coalition pendant des mois et qu’aucun gouvernement stable ne se forme entre temps. On parle déjà de refaire des élections car le résultat actuel ne devrait mener nulle part.
Trois grandes coalitions sont actuellement au parlement. Bien à droite, une coalition a récolté environ 37% des votes. Elle inclue Silvio Berlusconi, 81 ans, et son parti Forza Italia. Berlusconi était complètement « neuf » dans cette campagne: de nouveaux cheveux, de la chirurgie plastique, des dents blanches comme neige et un étrange bronzage.
Mais c’est la Lega (l’ancienne Lega Nord), qui repart avec le grand trophée au sein de cette coalition: ils sont plus importants que Forza Italia et donc les leaders de la droite maintenant. Le numéro un n’est ainsi plus Berlusconi, mais Matteo Salvini qui a fait grandir radicalement son parti avec son programme anti-migration.
Grand gagnant: les 5 étoiles
Le deuxième gros bloc est constitué d’un seul parti: le mouvement 5 étoiles qui a récolté 32% des voix. Le parti est en fait un mouvement de protestation contre la corruption et contre tout le système politique en Italie. Le parti est très important dans le sud de l’Italie, en Sicile, en Sardaigne et à Naples et il pourrait obtenir 195 et 235 sièges au Parlement.
« Maintenant, personne ne peut nous éviter, il va falloir qu’on parle », a déclaré Riccardo Fraccaro, avant de se demander si le mouvement 5 étoiles sera capable de négocier une coalition. Dans tous les cas, ils vont vendre leur peau très chère.
Le grand perdant est l’aile gauche qui ressort avec environ 24% des voix. Le leader Matteo Renzi, qui a abandonné le gouvernement sortant, a pris un gros coup dans l’aile. Son gouvernement a subi les conséquences de l’économie italienne très mal en point et récolte la grande frustration liée à sa politique migratoire. En effet, plus de 600.000 migrants ont débarqué en Italie au cours des quatre dernières années.
Pendant la campagne, chacun des trois blocs a indiqué qu’ils ne voulaient pas former de gouvernement avec les autres. Mais ce n’est pas la première fois que des « coalitions impossibles » sont annoncées d’avance en Italie. Il va seulement encore y avoir des mois de négociation avant qu’une formation n’émerge.