Hier, le Premier ministre Charles Michel (MR) a été traîné dans le Galantgate. C’est lui, et non la ministre de la Mobilité Jacqueline Galant (MR), qui est venu répondre aux questions concernant le rapport de sécurité. « Non, le gouvernement ne l’a pas vu » a-t-il déclaré. Mais Laurent Ledoux, l’ex-président du SPF Mobilité, a laissé filtrer des éléments qui sous-entendent le contraire. Galant et Michel sont dans les problèmes jusqu’au cou.
Pourquoi Laurent Ledoux, le président du SPF Mobilité a soudainement démissionné cette semaine? Et pourquoi depuis pleut-il des accusations sur Jacqueline Galant?
On dirait que Ledoux a un seul but: entraîner le ministère où il a travaillé dans sa chute. Ledoux a laissé filtrer des tas de documents, dont certains, ont même été falsifiés pour amener le discrédit sur le ministère.
La pression sur Galant est énorme: a-t-elle menti à la Chambre quand elle a dit ne pas avoir vu les documents? Le Premier ministre a-t-il lui aussi menti pour elle? Ces questions sont toujours sans réponse. La commission d’enquête autour des attentats du 22 mars devrait recevoir une réponse.

C’est son parti et son parti seulement qui devrait tirer la prise
Mais Galant n’est pas encore morte et enterrée politiquement.
Dans ce pays, les ministres ne partent pas parce que l’opposition l’exige. Cela arrive s’il y a de la nervosité au sein de la majorité. Et alors c’est au parti du ministre à tirer la prise. Mais le MR n’a pas prévu de perdre Galant. Faire ça maintenant endommagerait le Premier ministre et c’est la dernière chose que veut le parti libéral.
L’affaire semble être plus qu’une discussion sur la sécurité à l’aéroport. Cela semble être un règlement de compte entre un président, qui semble être né pour chercher la guerre, et une ministre un peu lourdaude. « La manière de travailler de madame Galant passe peut-être dans une commune mais pas au gouvernement fédéral » c’est ce que déclare Ledoux dans Terzake.
Juste après qu’il ait fermé la porte du gouvernement fédéral, à la suite d’une démission spectaculaire, il a invité les équipes de caméra les unes après les autres dans son bureau.
Il ne s’agit pas seulement d’un dénonciateur mais d’un homme avec une mission. Il accuse sa ministre de « pratique de la Gestapo ». Il est déloyal, c’est le moins que l’on puisse dire. Il va même jusqu’à changer des mails et des rapports pour encore enfoncer Galant. Du moins, c’est ce que disent Galant et Michel: ils contestent la version de Ledoux.

Ledoux: la revanche d’un haut fonctionnaire
Ledoux n’était déjà pas loin du renvoi: il avait une enquête sur des irrégularités au-dessus de sa tête et avait reçu une évaluation négative l’année passée. Cette évaluation négative aurait probablement été suivie d’une autre cette année et il aurait pris la porte.
Est-ce que le flux de documents que Ledoux apporte pour accuser Galant est assez pour qu’elle sorte? Pas maintenant, Michel a lui-même mis son poids dans la balance. Est-ce que le rapport européen et d’éventuelles mesures de sécurité supplémentaires auraient pu éviter les attentats? C’est ce que va examiner la commission d’enquête à la Chambre, mais les chances sont minces qu’elle arrive à cette conclusion.
Tout le monde imagine que Ledoux va encore sortir d’autres documents. Ecolo et Groen semblent, d’ailleurs, être les coursiers de ce fonctionnaire en colère. La question est: qu’est-ce qui va suivre? Jusque lundi, Ledoux est toujours assis sur sa chaise et il peut ratisser tous les documents qu’il veut pour enfoncer Galant. Seule consolation pour le MR, si Galant s’en sort, elle sera au moins débarrassée de Ledoux.
