L’histoire de Théo met un beau bordel en France: des émeutes en banlieue relancent la problématique des violences policières 

La France sort d’un week-end mouvementé. Samedi, des centaines de personnes se sont rassemblées à Bobigny pour protester contre les violences policières. Cette manifestation est intervenue suite au viol de Théo, un jeune homme de 22 ans d’Aulnay-sous-Bois, par un policier. Malgré l’appel au calme de la famille de Théo, des émeutes ont eu lieu. L’occasion pour les candidats à l’élection présidentielles d’utiliser les faits pour le bien de leur campagne.

Le 2 février dernier, Théo était hospitalisé suite à une interpellation violente de la police. Le jeune homme a été violé à coup de matraque et a été humilié par les forces de l’ordre. Quelques émeutes ont éclaté les jours suivant les faits. Mais ce samedi était organisé la première vraie manifestation de soutien pour le jeune homme de 22 ans. Une manifestation de soutien mais aussi de dénonciation des violences policières dans les banlieues françaises.

Selon la police, 2.000 personnes étaient rassemblées devant le tribunal de grande instance de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. La manifestation a commencé vers 16h, des pancartes ont fleuri dans la foule dénonçant les violences policières: « les violeurs en prison », « justice pour Théo », « pas de justice pas de paix », « je ne suis pas un bamboula ».

La famille de Théo avait appelé les manifestants à rester calme mais malgré tout, des émeutes ont rapidement éclaté.

Voiture brulées et vitrines détruites

Vers 17h30, les premières caillasses ont volé à destination des policiers. Plusieurs pétards ont explosé et ce n’était que le début. Plusieurs casseurs, qui ne participaient pas à la manifestation selon la police, ont débarqué et ont foutu un beau bordel. Des poubelles ont été incendiées, et plusieurs magasins ont été vandalisés: vitrines explosée et les rayons dévalisés.

De plus, plusieurs voitures ont terminé la soirée sous les flammes, et pas n’importe quelles voitures. En effet, une camionnette de la chaine de radio RTL a été incendiée. Heureusement, l’équipe de la radio n’a pas été blessée. Même topo pour Europe 1 dont les journalistes sont rentrés aux studios avec une vitre explosée.

Plusieurs autres voitures ont été vandalisées. Une petite fille a d’ailleurs dû être sauvée par un jeune homme de 16 ans. La petite fille était bloquée dans un véhicule alors que celui-ci était caillassé et incendié par plusieurs jeunes. Bref, c’était le chaos, il n’y a pas d’autre mot.

Récupération politique

Cette affaire est devenue hautement politique et repose la question des rapports entre la police et les jeunes des banlieues. Au lendemain de ces violences, les politiques français et plus particulièrement les candidats à l’élection présidentielle se sont exprimés dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Sur Europe 1, Marine Le Pen a dénoncé les émeutes et affiché son soutien aux policiers: « Un certain nombre de voyous (…) cherchent chaque excuse possible pour déverser leur haine de la France, leur haine de l’État de droit, leur haine de la police, en brisant, en cassant, en attaquant les forces de l’ordre et, hier (samedi, Ndlr), en mettant même le feu à une voiture dans laquelle il y avait des enfants en bas âge ». À ça, elle a ajouté que « par principe » elle soutenait les forces de l’ordre.

François Fillon s’est lui aussi exprimé via un communiqué. Alors en visite à la Réunion dans le cadre de sa campagne, le candidat des Républicains a pointé « la responsabilité du gouvernement ». Selon lui, cette manifestation n’aurait pas dû être autorisée par les autorités. Son porte-parole Thierry Solère a également ajouté sur RTL que « François Fillon président n’aurait jamais autorisé cette manifestation » jugée à risque.

Jean-Luc Mélenchon n’a évidemment pas manqué l’occasion de s’exprimer lui aussi. C’était au micro de BFMTV: « Il y a une volonté de je ne sais qui de multiplier les provocations pour pouvoir avoir une élection présidentielle qui se déroule sur fond de violence, d’excès de toute sorte. »

On peut donc s’attendre à de nouveaux débats animés dans les jours qui viennent à propos de cette affaire. Il se pourrait même que ces évènements influencent les résultats des prochaines élections présidentielles, avec le premier tour prévu le 23 avril prochain.

D’autres personnalités politiques se sont exprimées sur Twitter, en voici une petite sélection.

Emmanuel Macron regrette ces violences malgré la bonne intention de la manifestation

Marine Le Pen a balancé l’hashtag #jesoutienslapolice

Marion Maréchal-Le Pen attend l’élection de sa tante avec impatience

Gilbert Collard (FN aussi) propose une solution bien à lui

Jean-Luc Mélenchon regrette que la violence ait été mise en avant

Benoit Hamon préfère dénoncer la récupération politique de Marine Le Pen

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