Le processus de production d’iPhone perturbé par la guerre en Ukraine, le secteur technologique mondial subit une pression croissante

Apple prévoit de produire 20% d’iPhone SE en moins sur le prochain trimestre par rapport à ce qui était prévu à la base. Selon les experts, c’est l’un des premiers effets de la guerre en Ukraine: la menace de l’inflation commence à freiner la demande des biens de consommation.

Il y a trois semaines, Apple lançait le nouveau modèle d’iPhone SE. Il s’agit du premier smartphone « économique » compatible à la 5G. Cependant, le géant de la tech aurait prévenu ses fournisseurs qu’il prévoir de réduire ses commandes de productions de 2 à 3 millions d’unités durant le prochain trimestre. Apple anticipe ainsi une diminution de la demande pour ce produit, comme l’ont déclaré des experts à Nikkei Asia.

De plus, la production des AirPods sera réduite de plus de 10 millions d’unités, car la société souhaite réduire son stock d’écouteurs et en raison d’une demande limitée.

Ces choix difficiles pris par Apple illustrent la pression croissante sur l’industrie technologique depuis le début de la guerre en Ukraine. Depuis l’invasion de la Russie, la pénurie de puces qui a touché plusieurs industries – des smartphones aux ordinateurs en passant par les voitures – s’est aggravée. En effet, de nombreux gouvernements ont imposé des sanctions économiques à la Russie. La chaine d’approvisionnement des produits technologiques est ainsi perturbée et menacée par les turbulences des marchés du pétrole, de l’énergie et des matières premières.

La hausse de l’inflation menace également d’augmenter considérablement le coût de la vie, ce qui suscite des inquiétudes quant à la demande d’électronique grand public. 

Matériaux russes

Le mois dernier, le fabricant taïwanais Foxconn, qui fabrique entre autres des iPhones, a déclaré que les pénuries de composants s’amélioreraient cette année. Des améliorations significatives devraient déjà être constatées au premier trimestre. Mais pour le moment, ces prévisions sont loin d’être confirmées. La pénurie mondiale de puces se prolongera certainement jusque l’année prochaine.

Par exemple, la demande pour le métal palladium, utilisé comme conducteur, est plus élevée que jamais. Seulement voilà, ce métal est de plus en plus difficile d’accès à cause de la guerre en Ukraine. Selon le cabinet de conseil Techcet, la quasi-totalité du stock américain de palladium provient de Russie et d’Ukraine.

Puces européennes

Plus tôt ce mois-ci, le fabricant de puces Intel annonçait qu’il allait investir massivement en Europe. La société construit une grande usine de puces d’une valeur de 17 milliards d’euros à Magdebourg, en Allemagne, et un nouveau centre de recherche sera construit en France. 

Les aléas de la guerre en Ukraine ont fait prendre conscience à l’Europe qu’elle devait pouvoir être autosuffisante dans tous les domaines du processus de production. D’où le récent EU Chip Act , qui vise à augmenter la production locale de puces.

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