Edward Snowden pourrait-il être lâché par la Russie, où il s’est réfugié depuis 2013? Selon les médias américains, la lanceur d’alerte pourrait être remis aux États-Unis. Une façon pour Vladimir Poutine, que Snowden a critiqué, de féliciter Donald Trump de son élection comme président…
C’est le genre de cadeau que Donald Trump pourrait difficilement refuser. Selon NBC, Vladimir Poutine aurait une façon originale et flippante de féliciter le milliardaire de son élection à la tête des States: lui remettre Edward Snowden.
Le média américain s’appuie sur une source officielle, qui aurait analysé des documents expliquant que la remise de Snowden aux États-Unis serait l’une des possibilités envisagées par Poutine pour « s’attirer les faveurs » de Trump.
« Parlez non parce que c’est sûr, mais parce que c’est juste »
Snowden, qui a révélé en 2013 l’existence d’un système de surveillance mondiale des communications et d’Internet par les États-Unis, s’est depuis réfugié en Russie. Son « asile politique » a été renouvelé de deux ans il y a quelques semaines, après l’élection de Trump comme président.
Finally: irrefutable evidence that I never cooperated with Russian intel. No country trades away spies, as the rest would fear they're next. https://t.co/YONqZ1gYqm
— Edward Snowden (@Snowden) 10 février 2017
Speak not because it is safe, but because it is right.
— Edward Snowden (@Snowden) 11 février 2017
Pourtant, le lanceur d’alerte ne semble pas vraiment surpris. Sur Twitter, il s’est servi de l’information de NBC pour se défendre face aux rumeurs le concernant, qui font de lui un espion à la solde des Russes. « Finalement: voilà la preuve irréfutable que je n’ai jamais coopéré avec les Russes. Aucun pays n’extrade les espions », a-t-il écrit.
Puis il a ajouté: « Parlez non parce que c’est sûr, mais parce que c’est juste ». Une phrase qui sème le trouble: Snowden s’attendrait-il à être lâché par Poutine et la Russie, quelques mois après les critiques adressées au président russe? Interrogé sur un possible extradition avant l’élection de Trump, il s’était en tout cas montré fataliste: « Imaginons qu’un accord soit passé, et que je sois extradé… Vous savez, si j’étais vraiment soucieux de ma propre sécurité et si mon avenir personnel était au centre de mes préoccupations, je serais toujours à Hawaï », où il travaillait pour la NSA à l’époque.
Si Snowden devait retourner aux États-Unis, il risquerait ni plus ni moins que la peine de mort. En 2014, Trump avait en tout cas tweeté le concernant: « Snowden est un espion qui a causé beaucoup de dégâts aux USA. Dans le passé, quand notre pays était respecté et puissant, un espion aurait été exécuté. » Surtout que dans les faits, rien n’empêche Snowden d’être condamné à mort. Si Chelsea Manning, autre lanceuse d’alerte, a vu sa peine être réduite par Barack Obama, Snowden est toujours poursuivi en vertu de l’Espionnage Act, une loi de 1917 qui lui interdit de se défendre devant un jury.
Snowden is a spy who has caused great damage to the U.S. A spy in the old days, when our country was respected and strong, would be executed
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 19 avril 2014