Bernard Sintobin, le nouveau boss d’Unicef Belgique qui était présenté la semaine dernière, a dû faire un retour dans l’ombre. Une situation assez gênante: Sintobin est lié de près à une ONG qui cherche à faire adopter des enfants au Guatemala. ONG qui est à présent enquêtée pour trafic d’enfants.
Unicef, l’organisation pour les droits des enfants, est confrontée à un problème: après seulement une semaine en fonction de Bernard Sintobin en tant que directeur général, il est déjà dans l’oeil du cyclone. En plus de son poste chez Unicef, il est directeur d’une ONG nommée Hacer Puente.
Hacer Puente est l’une des associations qui gère des adoptions étrangères pour des familles wallonnes, et il était le seul directeur flamand là bas. Le problème: les détails concernant les adoptions venant du Guatemala ne semblent pas si limpides. Et si des erreurs sont commises dans ce cadre, le verdict est direct: il s’agit de trafic d’enfants.
Trafic d’enfants
Pour être clair: cela ne veut pas dire que Sintobin est directement lié dans une affaire de trafic d’enfants, qu’il aurait reçu de l’argent pour ça ou même qu’il aurait été au courant d’un quelconque problème. Mais même en étant indirectement lié à un scandale de trafic d’enfants, l’image d’Unicef prend un coup. Donc bye bye Sintobin, qui a cependant une longue histoire dans le milieu des ONG. Il était précédemment directeur d’Amnesty International.
Pour en revenir à Hacer Puente, il s’agit, comme c’est le cas en Belgique, d’une des ONG qui agissent en tant que médiatrices pour les adoptions qui viennent de l’étranger. Ils s’occupent de la paperasse et font le lien avec les orphelinats. Ils essaient de contrôler et de maintenir un lien, afin que les orphelinats envisagent un foyer belge pour les enfants qui sont mis à l’adoption.
Un manque de transparence
Mais la transparence vis à vis des adoptions étrangères, surtout dans les années nonantes et quatre-vingt, quand Hacer Puente était lié aux adoptions guatémaliennes, est difficile à trouver. Le montant à payer à une telle organisation ne va pas à l’enfant adopté mais bien à l’association ici et au pays d’origine, où le moulin administratif tourne. Il est cependant clair que dans beaucoup de pays d’origine cet argent est utilisé pour garantir la présence d’enfants.
Hacer Puente n’est pas la seule à vivre un scandale: à la télévision et dans des magazines, des témoignages ont certifié que le trafic d’enfants était courant dans certains pays, parfois même sans que les organisations belges soient au courant. C’est aussi l’une des raisons qui fait qu’il y a de moins en moins d’adoptions. L’Ethiopie, l’Uganda et le Guatemala ont été les derniers pays à faire l’objet d’investigations visant le trafic d’enfants.
Sintobin trésorier
Sintobin n’est pas seulement le cofondateur de Hacer Puente, il y était également trésorier et disposait donc de la meilleure vision des flux financiers de tous les administrateurs. Cependant, le procureur souligne qu’il est « impliqué mais pas le principal suspect ». Chez Unicef, on parle aussi d’un retrait de fonctions temporaire. Le président de l’Unicef a déclaré avoir toute confiance en Sintobin.