Le changement climatique est aussi une mauvaise nouvelles pour l’ISS et les astronautes

Le changement climatique commence à être perceptible dans les parties supérieures de l’atmosphère. Les débris spatiaux pourraient ainsi rester plus longtemps en orbite.

Pourquoi est-ce important ?

Les débris spatiaux représentent un problème croissant. Ces objets en orbite se déplacent à des vitesses extrêmement élevées, jusqu'à 30.000 kilomètres par heure. Plus il y a de débris, plus les satellites et même les stations spatiales habitées sont susceptibles d'être touchés. Et le fait que les débris spatiaux mettent plus de temps à se désintégrer ne peut qu'aggraver le problème.

L’essentiel : selon une étude menée par le British Antarctic Survey, l’augmentation de la quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère signifie que les débris spatiaux pourraient rester en orbite plus longtemps.

  • Les objets en orbite terrestre basse subissent de moins en moins de résistance. Et cela est dû aux émissions de dioxyde de carbone : plus celui-ci est injecté dans l’atmosphère, plus sa couche supérieure s’amincit.

  • En raison de cette moindre résistance, les objets continuent à orbiter dans l’espace plus longtemps. En conséquence, les débris spatiaux s’accumulent. En effet, lorsque ces débris en orbite rencontrent la résistance de particules d’air, ils chutent, lentement mais sûrement. Ils finissent ensuite par brûler lorsqu’ils pénètrent dans les régions inférieures de l’atmosphère.

  • Plus il reste de débris spatiaux, plus le risque de collisions est élevé. Ce qui crée d’autres débris. Cela pourrait même conduire à une réaction en chaîne, chaque collision créant plus de déchets, qui à leur tour créent plus de collisions. Ce scénario, décrit en 1978 par le scientifique Donald Kessler de la NASA, rendrait les voyages dans l’espace beaucoup plus difficiles.

  • Le fait que la haute atmosphère s’amincisse est toutefois une bonne nouvelle pour les opérateurs de satellites. Ceux-ci pourront rester plus longtemps en orbite autour de la Terre sans utiliser le précieux carburant pour se replacer régulièrement en altitude.

Pendant ce temps, l’inévitable

  • Les changements se produiront à des altitudes comprises entre 90 et 500 kilomètres, rapporte le British Antarctic Survey. C’est une mauvaise nouvelle, entre autres, pour la station spatiale internationale (ISS), qui se trouve à une altitude de 400 kilomètres. Le télescope spatial Hubble est également en orbite à environ 500 kilomètres de la surface de la Terre.

  • En outre, le problème se posera de toute façon, même si les émissions peuvent être réduites, car la dilution atmosphérique est ralentie à ces altitudes, et prendra des milliers d’années.

  • Il y a actuellement 30.000 débris spatiaux de plus de 10 centimètres en orbite, selon les chiffres de l’Agence spatiale européenne (ESA). En plus de cela, il y a des millions de fragments d’environ un centimètre. Et chacun de ces débris se déplace beaucoup plus vite qu’une balle tirée par une arme à feu.
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