À l’heure où le plastique est proscrit, que le discours écologique est de plus en plus présent dans nos vies, une chose pourtant reste paradoxale: les capsules de café. Car lorsqu’on prend deux minutes, qu’est-ce qui pollue plus qu’une capsule de café?
La dosette de café… Nespresso ou pas Nespresso, en plastique, en carton ou en métal, elle est partout chez les Belges aujourd’hui. Car soyons honnêtes, rares sont les personnes qui n’ont pas de machine à café qui demande une dosette de café aujourd’hui.
Mais pourquoi, à l’heure où de nombreuses personnes tentent de réduire leur emprunte écologique, cette façon de consommer du café hyper polluante séduit-elle autant? Car les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon le journal Le Soir, en 2009, 1% des ménages belges consommaient des dosettes et en 2017, ce chiffre est passé à 27,2%
Encore plus frappant : en 2009, moins de 1 % des ménages belges achetaient ce type de conditionnement. En 2017, ils étaient 27,2 %. Hyper pratiques, ces capsules nous font gagner une chose hyper précieuse de notre vie et après laquelle on court toujours, notre temps. Et puis aussi, les Belges, qui font partie du top 10 des plus gros consommateurs de café européens, sont séduits par le bon goût de ce café en capsule.
Deux problèmes
Si les ménages belges n’ont apparemment pas de problème à consommer ces capsules sans modération, que les entreprises les préfèrent celles-ci au bon vieux café moulu, deux problèmes se posent tout de même.
Premièrement, son prix. Car si on n’y fait plus attention, acheter du café en capsule nous reviendrait beaucoup plus cher que d’acheter le bon vieux café moulu classique. Selon Test Achats, le prix au kilo coûte 40 euros de plus. En somme trois fois plus que le café « traditionnel ». Pour justifier ce prix, la qualité du café.
Deuxièmement, si tu ne l’avais pas encore deviné, la pollution. Car en effet, on n’y pense peut-être pas toujours, mais ces emballages à usage unique ne sont pas ce qu’il y a de plus respectueux de l’environnement. Selon Greenpeace Belgium interrogé par le journal Le Soir, « L’emballage à usage unique est un non-sens écologique. » Les capsules finissent généralement dans les poubelles ménagères et donc terminent à l’incinérateur. Il n’y a donc aucun recyclage de ces dosettes si vous les jetez dans votre poubelle. Si elles sont en plastique, elles ne peuvent pas être recyclées du tout, mais si elles sont en aluminium, vous pouvez tout de même faire quelque chose.
C’est l’entreprise Nespresso elle-même qui a lancé un projet-pilote en mai dernier dans le Brabant-Wallon. Les habitants de cette province peuvent aujourd’hui aller déposer leurs capsules au parc à conteneur pour les recycler. Vous pouvez aussi amener vos capsules utilisées dans les points de vente Nespresso ou également les déposer dans plus de 1 000 points de retrait UPS. Depuis juin de cette année, les consommateurs peuvent désormais aussi ramener leur capsules dans les stations Q8 et dans certains magasins Délitraiteurs. L’objectif est d’avoir autant de points de collecte possible afin de rendre le recyclage encore plus facile. Une fois les capsules collectées (si toutefois elles sont correctement triés ou rapportées), Nespresso, les envoie dans une usine de recyclage spécialisée à Lichtenvoorde (Pays-Bas), qui va les trier avant de les valoriser et réutiliser à des fins multiples, pour des pièces de vélos, des ordinateurs, des canettes ou même de nouvelles capsules.
Actuellement, selon les chiffres belges et luxembourgeois, une capsule sur quatre est recyclée.